Marc Péré, maire de L’Union et François Lépineux, maire de Brax, tous deux également élus à la métropole, s’inquiètent de l’équilibre du projet de financement de la troisième ligne de métro, qu’ils jugent mis à mal par la crise sanitaire.
© JT – (archives)Dans un communiqué, Marc Péré, maire de L’Union et François Lépineux, maire de Brax et tous deux conseillers métropolitains s’inquiètent de l’impact de la crise sanitaire et économique sur le projet de financement de la troisième ligne de métro. Basé sur des prévisions optimistes et un un dynamisme économique soutenu, l’équilibre de ce plan de financement pourrait être mis à mal et devrait, selon les deux élus, être revu.
“Le plan de financement de la troisième ligne, publié en mai 2019, était basé sur des hypothèses de financement fragiles. Misant sur un dynamisme économique particulièrement soutenu, il mettait en danger l’équilibre financier de Tisséo et ne nous semblait pas réaliste. Par ailleurs, en absorbant une majorité écrasante des financements de la prochaine décennie pour cette troisième ligne, ce plan limitait les capacités d’investissement en faveur des autres projets de mobilité dont notre agglomération a un besoin plus que jamais urgent.
La crise du coronavirus vient impacter avec force ces prévisions financières présentées en mai 2019. Celles-ci prévoyaient, sur la période 2020-2030, 7 milliards d’euros de recettes pour financer les investissements de Tisséo (dont la 3ème ligne de métro) et les opérations. Sur ces 7 milliards de recettes, un milliard d’euros semble très compromis du fait de la forte baisse prévisible du Versement Mobilité des entreprises, qui représente 58% des recettes totales de Tisséo.
En effet, si l’ampleur de la crise économique à venir reste inconnue, des milliers de licenciements sont à craindre à très court terme. Quant au retour à une activité économique d’avant-crise, les experts s’accordent à dire qu’elle prendra plusieurs années. Pour la seule année 2020, ce sont entre 50 et 100 millions d’€ qui manqueront en recette, soit près de deux fois la marge nette prévue pour l’année. En effet, 45% des salariés ont été mis en chômage partiel durant le confinement: pour ces milliers de personnes, le Versement Mobilité ne s’applique plus.
De plus, l’absence de recettes liées à la billettique durant le confinement, et la timide reprise qui s’engage depuis le 11 Mai laissent également présager d’une forte chute de ces ressources. Les réserves financières de Tisséo, qui devaient venir compléter le plan de financement 2020-2030, pourraient être en grande partie absorbées dès cette année.
Ces chiffres alarmants viennent bouleverser le futur de Tisséo : le manque à gagner se chiffrera en centaines de millions d’€ pour les prochaines années. Seule une aide massive de l’Etat pourrait sauver la trajectoire des investissements. Mais l’Etat acceptera-t-il d’abonder le budget de Tisséo pour les 10 prochaines années ? Et si oui, à quelles conditions ?
Nous demandons :
Seuls cette mise à jour et ce suivi fin semestriel permettront aux prochains élus de prendre les bonnes décisions, éclairés du travail engagé par leurs prédécesseurs”.
(Source : communiqué de presse)
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