Réunis sous la présidence de Carole Delga, vendredi 19 juillet à Montpellier, les élus de la Commission permanente ont approuvé plusieurs propositions d’amélioration de l’offre de transports, tant pour garantir la desserte des petites lignes de train, que pour améliorer l’accessibilité des gares et le confort des voyageurs. Un véritable plan d’urgence pour le rail en Occitanie.
« Malgré un fort désengagement de nos premiers partenaires que sont l’Etat et la SNCF, ma volonté est de maintenir et développer le nombre de gares desservies, notamment en milieu rural pour que le plus grand nombre puisse trouver une solution de transports en commun à ses déplacements. Dans le même esprit, parce que l’accès au service public est un droit, la mise en accessibilité aux personnes à mobilité réduite est un sujet sur lequel je ne transigerai pas. », a déclaré la présidente de Région, Carole Delga.
Depuis la signature du contrat dit « de performance » entre l’Etat et la SNCF Réseau, la participation de ce dernier aux travaux d’entretien des lignes de desserte fines a été drastiquement réduite, passant au mieux à 8,5 % des investissements.
Face au refus de financement de la part de l’Etat en dehors des accords du contrat de plan, et parce qu’il serait inadmissible pour la Région de ne plus desservir ces territoires, notamment ruraux, la Région Occitanie a pris la décision de financer les travaux nécessaires au maintien des dessertes, à hauteur de 91,5 %, soit un investissement nécessaire à ce jour de 66 M€. En effet, l’absence d’investissement pourrait entraîner sur plus de la moitié des lignes utilisées par les trains régionaux des ralentissements des trains dégradant les dessertes, voire une suppression pure et simple des circulations d’ici 3 ans
Ce Plan d’urgence pour le rail en Occitanie concernera 12 lignes ou sections de ligne vitales pour les territoires d’Occitanie et les 18 000 usagers qui les utilisent quotidiennement, soit 25% des voyageurs des lignes TER.
– 7,6 M€ pour les dessertes fines du territoire ouest de l’Occitanie : les lignes concernées ici, sont Empalot-Auch, Foix-Latour-de-Carol, Teissonnières-Rodez, Teissonnières-Capdenac et Capdenac-Turenne.
– 7,8 M€ pour le maintien du Train Jaune : la ligne ferroviaire du Train Jaune dessert depuis 1910, sur un parcours de 62,6 kilomètres, 22 gares entre Villefranche-Vernet-les-Bains et Latour-de-Carol-Enveitg. Composée d’une vingtaine de galeries et tunnels, ainsi que de nombreux murs de soutènement et ouvrages en terre, elle nécessite pour pouvoir circuler des remises en état à la suite des mouvements du sol, des précipitations et des actions du gel. Plusieurs tranches de travaux ont déjà été réalisées ces dernières années, avec pour objectif de maintenir l’exploitation de cette ligne mythique desservant la Cerdagne pour près de 18M€ dont 13,2M€ de part Région.
– 3,4 M€ pour le maintien de la ligne des Cévennes : reliant Nîmes à Clermont-Ferrand, ce projet de restructuration de la ligne est compris dans le Contrat de plan Etat-Région 2015-2020, et financé à part égale à hauteur de 1,65 M€ chacun. La ligne doit bénéficier du remplacement de 9 150 traverses. Ces travaux seront réalisés en 2019. Par ailleurs, la Région financera la réalisation d’études pour un montant de 1,75 M€.
– 18 M€ pour la ligne des Causses : reliant Béziers à Neussargues, cette ligne bénéficie déjà actuellement de travaux de restructuration sur les sections Séverac-Millau (travaux en cours) et Saint-Chély-d’Apcher-Neussargues. Poursuivant cet effort, la Région prévoit des travaux qui s’échelonneront jusqu’à la fin de l’année 2022.
– 15 M€ pour le remplacement des traverses des lignes Le Monastier-La Bastide Saint Laurent et Saint-Césaire – Le Grau du Roi.
Alors que d’importants efforts de mise en accessibilité sont réalisés sur les territoires, la SNCF et l’Etat évoquent conjointement la possibilité de repousser encore une fois la réalisation des études et travaux nécessaires.
Pour autant, la Région ne désarme pas et poursuit les projets d’aménagements sur les 33 gares prioritaires identifiées dans l’agenda d’accessibilité programmée de son schéma directeur adopté en novembre 2016 pour l’ensemble du territoire régional. Elle a pour cela prévu un investissement global de 58 M€.
Ainsi, avec une enveloppe affectée de 1,9 M€, financée exclusivement par la Région, les études et travaux vont pouvoir démarrer pour 9 gares du territoire : Carmaux, Mazamet, Bédarieux, Langogne, Marvejols, Auterive, Pamiers, Saverdun et Villefranche-Vernet-les-Bains. La durée de ces études et travaux est évaluée à 27 mois portant la fin de l’intégralité des chantiers courant de l’année 2022.
Ces aménagements concernent prioritairement l’accessibilité PMR des gares, du bâtiment voyageur, des guichets de vente de titre de transports, de l’espace d’attente, des quais, ainsi que la mise en place de dispositif de guidage, d’une signalétique adaptée et la modification des éclairages.
Après 13 rames en 2018, la Région décide une nouvelle commande de 5 rames Régiolis pour améliorer le service et la capacité d’accueil des trains en faveur des voyageurs des trains régionaux liO, dont le nombre a progressé de + 2,5%. La Région porte ainsi sa commande à 51 rames Régiolis représentant un investissement de 369M€, dont 33 déjà en service, et a obtenu que les 18 rames restant soient toutes livrées en 2020. Avec les 18 rames Régio2N également désormais toutes opérationnelles, ce sont plus de 500 M€ consacrés au matériel roulant ferroviaire régional.
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