Depuis quelques décennies, la médecine s’intéresse à nouveau à la nature et aux remèdes qu’elle nous offre. Si certaines thérapies émergentes flirtent avec un ésotérisme obscur, d’autres font leurs preuves et trouvent grâce, peu à peu, aux yeux des professionnels de santé. C’est le cas de la zoothérapie, dont le succès ne se dément pas depuis son apparition il y a une vingtaine d’années. Équithérapie, cynothérapie, delphinothérapie… Le JT s’est secoué les puces et a pris rendez-vous avec ces aides-soignants d’une nouvelle espèce.
Selon un sondage OpinionWay de 2016, « 96 % des Français croient aux bienfaits de la zoothérapie pour les personnes malades, handicapées ou stressées et 83 % seraient favorables à ce que les médecins puissent recommander, voire prescrire, la présence d’un animal de compagnie en accompagnement d’une thérapie ». Depuis son apparition il y a une vingtaine d’années, la zoothérapie, ou médiation animale, séduit les patients comme la communauté médicale. « C’est un soin alternatif non médicamenteux, dispensé par l’intermédiaire d’un animal.
« L’animal médiateur peut intervenir sur un champ très large de pathologies »
Une fois éduqué, celui-ci peut intervenir auprès d’un public très varié -personnes âgées, enfants, adultes, handicapés mentaux ou polyhandicapés- et sur un champ très large de pathologies. Par exemple, tout ce qui relève de la psychiatrie, du trouble du comportement et même des maladies professionnelles comme le burn-out », synthétise François Beiger, fondateur de l’Institut français de zoothérapie et psychologue de formation. « Attention à ne pas confondre un animal médiateur avec un animal visiteur qui va simplement venir dans le cadre d’une animation en maison de retraite. Une séance de zoothérapie dure une heure et doit faire l’objet d’un protocole défini avec des objectifs précis », explique-t-il.
« Dans cette affaire, la médecine moderne est très prudente », tempère le professeur André-Laurent Parodi, docteur en médecine vétérinaire et ancien président de l’Académie nationale de médecine. En effet, les études scientifiques sont encore peu nombreuses. Toutefois, elles s’accordent pour valider les bienfaits de la présence d’un animal de compagnie sur la santé. Que ce soit le résultat d’un effet placebo ou les conséquences d’une plus forte socialisation, les chercheurs ont démontré que les personnes à leur contact voient, entre autres, leur tension artérielle ou leur cholestérol baisser et leur espérance de vie en bonne santé augmenter. « Aujourd’hui, ce ne sont plus des pratiques anecdotiques. De nombreux soins sont assurés grâce à l’animal, ou simplement par sa présence, qui s’avère être un excellent vecteur de mobilisation physique et affective du patient. Il peut également servir dans des dispositifs de dépistage (voir page 6) », confirme le professeur André-Laurent Parodi, qui met en garde sur les conditions d’exercice.
« Aujourd’hui, ce ne sont plus des pratiques anecdotiques »
Celui-ci cible particulièrement le risque de « propagation de maladies infectieuses et la nécessité de prendre en compte la sensibilité et le bien-être de l’animal ». « Il faut parfaitement le connaître. Tout comme les pathologies, souvent lourdes, auxquelles nous sommes confrontées. Quand vous êtes face à une personne schizophrène, il faut savoir appréhender sa maladie », précise François Beiger, l’un des précurseurs de la zoothérapie, qui voit en elle une spécialisation qui vient compléter une formation médicale reconnue. « Seuls les professionnels de santé garantissent une pratique compétente et respectueuse de la déontologie de cette discipline », met en garde le psychologue.
Les autres articles du dossier :
Commentaires