Que cela soit avec un jeu de rôle, autour d’un dîner, lors de débat d’un nouveau genre ou au cinéma, les idées ne manquent pas pour réveiller le citoyen qui sommeille en nous. En pleine période électorale, différents acteurs se mobilisent pour nous faire voir la politique autrement.
Plusieurs fois par an, une vingtaine d’étudiants toulousains transforment leur salle de classe en hémicycle de l’Assemblée nationale. Sous l’impulsion de l’association Cactus de Science-Po, des jeunes venus de différentes universités de la ville enfilent le costume de membre d’un groupe parlementaire ou encore de président le temps d’une simulation.
Ils débattent alors, comme le feraient de véritables députés, de l’instauration d’un revenu universel, de la refonte de l’instruction publique ou de la légalisation de la prostitution… Après avoir fait des recherches sur le thème de la séance, les participants présentent leurs idées, rédigent des amendements et votent. « Cela nous permet de comprendre par la pratique le fonctionnement de nos institutions », explique Émilie Charpentier, une des trois élèves responsables de l’organisation. Pour la jeune femme de 19 ans, l’art du débat n’est pas toujours enseigné en classe et cet exercice apprend à prendre la parole en public, à formaliser et exprimer ses idées. « C’est une sorte de jeu sérieux : lorsque nous adhérons à un groupe parlementaire qui ne correspond pas à nos affinités politiques, nous interprétons un rôle et en même temps cela renforce notre ouverture d’esprit car nous nous mettons à la place de personnes qui ne pensent pas comme nous », analyse l’étudiante. La prochaine séance a lieu le mardi 25 avril. Au programme des débats : la réforme agroalimentaire.
« Notre équipe s’est donnée pour mission de créer le débat », explique Adélaïde Météreau, projectionniste à l’American Cosmograph. Pour atteindre ce but, le cinéma toulousain propose régulièrement des temps de discussion après la diffusion d’un film: l’équipe anime alors un échange entre le public et des invités convoqués pour enrichir le débat. Le prochain rendez-vous a lieu le 21 avril autour du film Retour à Forbach. Afin de parler de ce long métrage sur la montée de l’extrême-droite dans une ville de Lorraine, le réalisateur, le directeur de Sciences Po Toulouse et un chercheur spécialiste du Front national seront notamment présents.
Le jour du premier tour de l’élection présidentielle, le 23 avril, le mouvement citoyen Jour debout organise un temps de mobilisation sur la place du Capitole. Ce rendez-vous s’adresse aux personnes convaincues « que le régime représentatif actuel est en crise » explique le collectif. Le but : « rendre visible la majorité que nous sommes à vouloir changer les règles du jeu électoral et la Constitution » et « promouvoir les nombreuses alternatives qui œuvrent déjà à construire notre avenir politique ». Au programme, entre autres : ateliers constituants et réécriture de la Marseillaise et du Chant des partisans.
www.jourdebout.net
« En France, quoi de mieux pour rassembler que de s’asseoir et de discuter autour d’un bon repas ? » lâche Francesca Cartier. Alors que la campagne présidentielle bat son plein, cette organisatrice de l’évènement “A table, citoyens !” propose aux Toulousains de dîner avec des personnes de bords politiques différents et de débattre sur des thèmes plus ou moins clivants. Au menu du repas du 2 mai à Blagnac, des sujets allant du port de l’uniforme scolaire à l’immigration. «Pourquoi mettre les pieds dans le plat ? Parce qu’il faut de tout pour faire une soupe, notamment des gens qui ne votent pas pareil » assurent les organisateurs. Le repas est gratuit. Inscriptions obligatoires.
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