Depuis 2011, l’association Terres en mêlées réalise un important travail en Afrique pour intégrer les enfants à travers le sport, plus particulièrement le rugby. Le directeur Pierre Gony et toute son équipe mènent des actions au Maroc, au Burkina Faso, au Togo et enfin à Madagascar.
Terres en mêlées se définit comme « une association d’éducation par le rugby et de solidarité internationale. Depuis sa fondation en 2011, la structure s’est fixé plusieurs objectifs, comme le rappelle le directeur Pierre Gony, présent dès la genèse du projet. « Tout d’abord, notre organisme veut promouvoir l’égalité des genres avec comme outil d’apprentissage le rugby. Notre autre mission est de faire pénétrer ce sport dans le milieu scolaire. Des éducateurs sont formés pour mener à bien ces missions. »
Grâce à l’engouement qu’elle suscite, l’association a pu créer des centres de formation pour les jeunes en dehors de leur temps scolaire. Mais ici, la performance n’est pas la finalité, comme l’explique Pierre Gony : « Une fois que les enfants sont passionnés par ce sport, nous les amenons vers d’autres thématiques. Le sport est utilisé à des fins éducatives ».
Avant même de former des rugbymen, Terres en mêlées s’attache donc à accompagner de jeunes individus, en travaillant sur les questions de civisme, d’environnement, d’égalité des genres, d’émancipations des filles ou même de création artistique.
Dans quatre pays africains, Terres en mêlées collabore avec des associations sur place, qui portent le projet. Au Maroc, le collectif Fada Solidaire mène des actions éducatives notamment dans la commune rurale d’Ain Leuh, située à l’Ouest de Casablanca. Dans cette localité assez isolée et touchée par le chômage, Fada Solidaire permet aux enfants d’éviter l’inactivité. Un autre objectif a depuis émergé : l’intégration de la femme au sein de la société civile. C’est le premier projet de solidarité internationale de Terres en mêlées, qui a vu le jour en 2012.
En 2014, c’est le Togo qui a bénéficié d’actions avec Togo en mêlées. Ici, les enfants ont la possibilité de jouer et de s’évader grâce au rugby. Mais ces actions ont une portée en France. En 2016, le club de la Saudrune, entente entre Cugnaux, Frouzins, Villeneuve-Tolosane et Seysses, au Sud de Toulouse, a ouvert un partenariat de trois ans autour de ce projet.
La même année, les actions de Terres en mêlées se sont aussi déclinées à Madagascar, là encore en partenariat avec un club, celui de Saverdun en Ariège. Grâce à ce dernier, 800 kilos de matériel de sport ont pu être acheminés sur l’île. En terres malgaches, les missions sont nombreuses : lutte contre les inégalités, émancipation de la femme ou encore mobilité des jeunes. Un projet qui a reçu le soutien de World Rugby, l’instance dirigeante mondiale du ballon ovale. Dans ce pays, l’association a pu créer un diplôme d’État “Sport pour le développement, option rugby” destiné aux éducateurs. Le premier diplôme d’État en Afrique dans ce domaine. 160 personnes ont ainsi été formées dans un territoire où le rôle d’animateur sportif est peu reconnu.
Au Burkina Faso, où l’association est présente depuis 2015, les missions concernent essentiellement l’apport de matériel, la sensibilisation à l’environnement ou encore le soutien en parcours scolaires.
Très active en Afrique, Terres en mêlées ne se cantonne pourtant pas à ce seul continent. En 2014, des programmes spécifiques ont été menés au Cambodge, dans les orphelinats et écoles de Phnom Penh, la capitale du pays. En 2016, c’est vers le Nicaragua et le Guatemala que se sont focalisées les équipes de l’association. Pour autant, cette dernière n’a pas encore fixé l’ouverture à d’autres nations, préférant pour l’heure consolider l’existant.
Pour Pierre Gony cependant, l’intégration par le sport n’est « pas une réalité » : « Le sport en lui-même n’intègre pas. C’est la façon dont il est enseigné qui est déterminante. Le joueur peut se développer personnellement et socialement, si le travail éducatif est bien mené. » À défaut, le directeur assure même que le sport peut jouer le rôle inverse, « et générer un esprit de compétition, voire créer de la différenciation physique ». Terres en mêlées axe évidemment toute son action autour de la première option.
Kenny Ramoussin
En attendant, des initiatives visant à faire du sport un vecteur d’insertion sociale fleurissent dans toute la France. Et ce auprès de publics très variés. Qu’il s’agisse de football en marchant pour que les personnes âgées puissent garder un lien social, de karaté pour que les femmes victimes de violence se réapproprient leur corps, ou d’athlétisme pour aider les autistes à maîtriser leurs angoisses. Un petit échantillon des nombreux projets que le JT met en exergue dans ce dossier du mois d’octobre.
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