– 18- Xavier Mouton-Dubosc, spécialiste en sécurité informatique et organisateur de cryptoparties, propose quelques pistes pour protéger ses données intimes et sécuriser son ordinateur lors de navigations sur des sites érotiques ou pornographiques. Mais aussi tenter d’éloigner les enfants de sites pouvant les choquer.
Sexe et Internet ne font pas toujours bon ménage. Les utilisateurs d’un vibromasseur connecté We-Vibe, l’ont appris à leurs dépens. Commercialisé par l’entreprise Standard Innovation, il a laissé fuiter les données personnelles récoltées par ses serveurs, comme la température des patients ou l’intensité des vibrations. Il était même possible de prendre le contrôle à distance du vibromasseur. « Le problème de tout objet connecté, c’est que l’utilisateur est lié à son fabricant et à son serveur. Très peu de marques font un audit sérieux sur leur degré de sécurisation des données, le mieux est donc d’éviter de les utiliser », conseille Xavier Mouton-Dubosc, organisateur à Toulouse de cryptoparties, des rendez-vous pour apprendre à protéger sa vie privée en ligne.
Pour mettre ses images et informations intimes à l’abri, quelques règles élémentaires peuvent être appliquées : désactiver la sauvegarde automatique en ligne de son téléphone, choisir un mot de passe fort, vérifier ses paramètres de confidentialité sur les réseaux sociaux… Lorsque l’on surfe sur des sites érotiques ou à caractère pornographique, « on peut se prémunir de la surveillance économique et des ciblages publicitaires en étant attentif au navigateur que l’on utilise » indique Xavier Mouton-Dubosc. Passer en navigation privée est un premier pas, « mais certains sites utilisent des techniques pour la contourner, on peut alors utiliser uBlock Origin, un module à installer sur Firefox qui bloque efficacement les publicités et les pisteurs ». Bloquer les publicités permet par ailleurs de limiter les virus.
« Si je n’ai pas envie que l’on découvre que je navigue sur des sites pornos, je peux aussi utiliser Tor qui anonymise les connexions. Pour aller plus loin, le système d’exploitation Tails s’utilise via une simple clé USB et ne laisse aucune trace. C’est ce qu’a par exemple utilisé Edward Snowden pour ses révélations sur la NSA » souligne Xavier Mouton-Dubosc.
Et pour protéger ses enfants d’images pouvant les choquer, pas de solution miracle selon le spécialiste. Il cite néanmoins Net Nanny, avec quelques réserves. « Le problème des logiciels de contrôle parental, c’est qu’ils génèrent des ‘’faux positifs’’. Par exemple, des sites avec le mot ‘’sein’’ peuvent être interdits alors qu’il s’agit de sites médicaux. Le mieux est de jouer son rôle de parent » conclut-il.
Prochaine cryptoparty le 28 octobre à la médiathèque José Cabanis
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