À mi-chemin entre le vide-grenier et le dépôt-vente, un nouveau concept vient d’apparaître en région toulousaine. De quoi ravir les amateurs de bonnes affaires tout comme ceux désireux de faire de la place dans leurs armoires. Rendez-vous dans les travées d’Occaz Store, à Saint-Alban.
® Franck AlixDes vêtements, des chaussures, du matériel de puériculture, de la vaisselle… Ou encore des skis, des fauteuils de cinéma, des tutus, un détachant moquette et des coquillages… Du plus usuel au plus insolite, des milliers d’objets s’accumulent sous les 600 mètres carrés de tôles du vide-grenier permanent Occaz Store.
Si l’endroit prend des allures de caverne d’Ali Baba, tout y est soigneusement organisé. 145 stands se succèdent à l’enfilade sur plusieurs allées. Et tous sont méticuleusement rangés… « C’est important de le tenir propre, sinon les gens ne s’y arrêtent pas », lance Marie-Pilar, affairée à étiqueter un chemisier. Cette retraitée revient sur son étal deux à trois fois par semaine, pour vérifier que tout est en place.
Car ici, les vendeurs ne vendent pas. Ou du moins pas directement. C’est toute l’originalité du concept. « Nous nous positionnons entre le vide-grenier où il est nécessaire de réserver un stand, et le dépôt-vente où les articles sont écoulés par un tiers », explique Sébastien Galoy, cofondateur d’Occaz Store. Un principe venu de Finlande. C’est en regardant un reportage sur le sujet à la télévision que cet ancien de la grande distribution esquisse une ébauche d’un vide-grenier permanent, qui deviendra le premier du genre en région toulousaine. Il est séduit par ce dispositif permettant de ne pas avoir de stock à gérer.
Cet adepte des brocantes tient là son idée et la propose à Bruno Safranic, ami de longue date, évoluant lui aussi dans l’univers des hypermarchés. « Il s’agit pour les vendeurs de louer un étal sur lequel ils peuvent disposer les objets de leur choix, au prix qu’ils fixent eux-mêmes, pour une durée limitée à trois semaines (renouvelable une fois). Et nous prenons la suite puisque nous nous occupons de commercialiser leur marchandise », précise Sébastien Galoy.
« Nous ne vendons ici que des objets qui fonctionnent »
« C’est pratique », confie Marie-Pilar qui a réservé un stand pour la troisième fois depuis l’ouverture en février 2019. « Je n’aurais pas la possibilité de rester tout le temps pour assurer la vente de mes objets. Et dans un même temps, je peux venir quand bon me semble pour ravitailler mon espace et le rendre présentable », ajoute-t-elle. En contrepartie, Occaz Store prend 25 % de commission sur tous les échanges commerciaux.
En moyenne, chaque étal génère 90 euros par semaine, révèle la direction. La location hebdomadaire étant de 18 euros, « c’est une bonne opération pour les vendeurs ». Même si la principale motivation de ces derniers n’est pas vraiment de dégager un chiffre d’affaires.
Pour Marie-Pilar par exemple il s’agit de « se débarrasser » de ce dont elle ne me sert plus. « Et si je peux faire quatre sous, c’est un bonus », lance-t-elle. D’autant qu’elle a tendance à réinvestir ses bénéfices dans le lieu : « Je chine aussi quand je suis là et je repère toujours quelque chose », dit-elle, amusée. Et le petit-fils de sa cousine, qu’elle a amené ce jour, ne l’aide pas à garder son pécule. « J’ai trouvé un fusil en plastique à 1 euro, regarde », lui lance-t-il en courant.
Du côté des acheteurs, les bonnes affaires s’enchaînent. Le panier moyen des clients d’Occaz Store est de 13 euros. « Ils repartent essentiellement avec des jouets pour enfants et des vêtements », témoigne Sébastien Galoy. Ce dernier vérifie toujours que les articles sont en bon état de marche, notamment concernant l’électroménager et les appareils électriques. « Nous laissons un à deux jours aux clients pour les tester car nous ne vendons ici que des objets qui fonctionnent. Le cas échéant, ils peuvent nous les ramener. »
« Tous les mois, il est possible de trouver des choses différentes »
« Cette sorte de garantie est un plus que l’on ne retrouve pas sur les vide-greniers », insiste Gérard, flânant entre les stands. Ce dernier vient régulièrement, à l’affût des nouveautés. « Le turn-over étant permanent et le site toujours ouvert, il est possible de passer tous les mois et de dénicher des choses différentes à chaque fois », explique-t-il, ravi de l’implantation de ce concept-store. Mais ce qu’il recherche ne court pas les stands : « Je suis un passionné de Napoléon et je collectionne tout ce qui le concerne, de près ou de loin. Je n’ai pas encore trouvé mon bonheur ici. »
Le taux de remplissage étant déjà de 100%, Gérard attend patiemment son heure. De son côté, le fondateur des lieux espère la perle rare : « Mon kif serait que quelqu’un dépose un objet, affiché à trois euros et que je m’aperçoive qu’il s’agit d’un Lalique. Ou bien un meuble dont le propriétaire penserait être sans valeur mais qui s’avérerait avoir été conçu par un grand designer scandinave. Je l’en informerais pour qu’il le fasse expertiser », se met à rêver Sébatien Galoy. Une situation qui a peu de chance de se produire mais qui constitue l’espoir de nombreux chineurs.
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