Les raisons budgétaires sont les principaux freins évoqués par la moitié des jeunes ne disposant pas du permis de conduire. Antoine Autier, représentant l’association de consommateurs UFC-Que choisir, présente quelques pistes de réflexion pour en infléchir les tarifs, dont certaines sont reprises par le rapport parlementaire remis au Premier ministre le 12 février dernier.
En moyenne, passer le code et suivre une trentaine d’heures de conduite (dont les 20 heures obligatoires) coûte 1 800 euros. Un prix jugé trop élevé et dont la transparence est remise en cause par l’association de consommateurs UFC-Que choisir, qui constate, dans sa dernière enquête sur la question, l’influence de la mise en concurrence des auto-écoles sur leurs pratiques tarifaires. L’organisme appelle donc à lever les freins à la concurrence sur le marché du permis pour que les prix baissent.
« D’abord, il faudrait que les candidats aient la possibilité de s’inscrire eux-mêmes à l’examen de conduite, sans passer par les auto-écoles. Cela permettrait de s’affranchir du quota de places attribuées à chacune et ainsi de faciliter l’installation de nouvelles entreprises dans le secteur », explique Antoine Autier, responsable adjoint du service des études de l’association. La multiplication des auto-écoles devant tirer les prix vers le bas.
C’est la démocratisation des auto-écoles en ligne qui entraînerait la réduction de manière conséquente le coût du permis, selon l’UFC-Que choisir. « Leurs tarifs sont beaucoup plus attractifs car ils sont dégagés des charges salariales et du montant de la location de locaux. Cela les autorise à baisser leurs prix à 800 euros en moyenne pour passer le code et assurer 20 heures de conduite », constate Antoine Autier.
En revanche, pas question de pénaliser les auto-écoles traditionnelles. Selon lui, il est indispensable que les entreprises officiant sur le Web soient soumises aux mêmes réglementations que les autres. Également, la législation concernant les établissements de formation à la conduite disposant de locaux doit être assouplie : « Aujourd’hui, ils ont pour obligation de posséder au moins 25 m² de bureaux pouvant accueillir une salle réservée à l’inscription des élèves et une seconde à l’enseignement. » Ce coût impacte forcément leurs tarifs.
L’idée serait donc de plébisciter largement la préparation du code de manière dématérialisée et de conserver l’apprentissage de la conduite en situation réelle, accompagné d’un moniteur agréé. En passant par une auto-école, ou pas. L’UFC-Que choisir propose d’ailleurs de créer un marché des heures supplémentaires de formation. Cela concerne les personnes souhaitant se présenter une deuxième fois à l’examen et ayant donc besoin de davantage de pratique. « Si des enseignants, indépendants, installés en autoentrepreneurs, pouvaient effectuer ces missions, le prix de l’heure pourrait descendre à 35 euros, au lieu de 43 euros en passant par une auto-école », précise Antoine Autier. Ce dernier avance même que cela peut également s’appliquer à la conduite accompagnée ou supervisée.
Mais pour que la concurrence ait un impact sur les prix, encore faut-il qu’ils soient comparables. Ce qui n’est pas le cas pour l’association de consommateurs : « Si l’affichage des tarifs, visibles de l’extérieur, est déjà obligatoire, il n’est pas systématique. À cela, nous souhaitons ajouter la contrainte d’indiquer le taux de réussite. C’est ainsi que nous pourrons amorcer une baisse des prix tout en garantissant la qualité des formations. »
Biographie d’Antoine Autier
Responsable adjoint des services des études de l’association de consommateurs UFC-Que choisir, il a piloté l’enquête intitulée ‘’Le permis de conduire ; une indispensable réforme pour baisser son coût au bénéfice des consommateurs et de la sécurité routière’’
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