Jusqu’à 100 millions d’euros par an mobilisés pour lutter contre l’illectronisme. C’est la promesse faite par le gouvernement au travers de son plan national pour un numérique inclusif. Il permettrait de former 1,5 million de Français chaque année au numérique.
Mounir Mahjoubi l’a annoncé en septembre dernier : « Il est impossible de laisser 20 % de la population sur le côté. » Le secrétaire d’État au numérique fait référence au 13 millions de Français qui restent encore éloignés de l’informatique. Pour résorber cette fracture, le gouvernement a mis en place une stratégie nationale pour le numérique inclusif. Ce plan, qui comprend plusieurs volets, se déploie en partenariat avec des collectivités ainsi que des acteurs locaux et privés du secteur.
Premier objectif : enrayer les fameuses zones blanches, des territoires non desservis par les réseaux mobile et Internet. Pour y parvenir, un accord a été signé entre les différents opérateurs et l’État. Celui-ci prévoit la couverture totale de l’Hexagone d’ici à 2020, et l’installation de la fibre partout d’ici 2022. « Pour que plus personne ne puisse dire ‘’Je te rappelle, ça capte plus’’ », précise Mounir Mahjoubi.
Seconde ambition, s’assurer que tous les Français qui ne maîtrisent pas les rouages du numérique et d’Internet puissent prétendre à une formation et à un accompagnement en la matière. Ils bénéficieront ainsi des mêmes usages et potentialités d’agir que tout le monde, notamment en termes économiques, d’emploi, d’accès au service public et d’insertion sociale.
Un dispositif appelé ‘’pass numérique’’ permet de suivre une formation dans un lieu labellisé. Remis par des agents du service public ou par des aidants aux personnes en difficulté (en particulier les travailleurs sociaux), il prend la forme de coupons d’une valeur de 50 à 100 euros. À destination des plus éloignés du numérique, ils ouvrent l’accès à des ateliers spécifiques dont le but est d’atteindre une certaine autonomie. Cinq à dix sessions pour acquérir des bases comme la création d’une adresse mail, les recherches sur Internet pour prétendre à ses droits, faire des démarches administratives ou trouver un emploi.
Mais pour donner l’opportunité aux oubliés du numérique de bénéficier de ce programme, encore faut-il les identifier. Pour cela, le plan national prévoit de former les aidants (agents des collectivités territoriales, opérateurs de service public, volontaires en service civique et services sociaux) à la détection des populations en difficulté, en mettant à leur disposition des outils de diagnostic.
Pour inciter les acteurs locaux comme les collectivités à mener une politique proactive en la matière, le secrétaire d’État au numérique a entrepris une tournée nationale. Il souhaite ainsi concrétiser ces mesures par la signature d’une charte baptisée ‘’Territoire France Connectée pour un numérique inclusif’’. Le Sicoval compte parmi les entités engagées. C’est même la première collectivité d’Occitanie à faire cette démarche. Par ce document, la communauté d’agglomération du Sud-Est toulousain prévoit notamment la mise à disposition d’outils pour que les usagers s’approprient ses interfaces numériques, le développement de la formation des aidants, le déploiement de la plateforme d’évaluation des compétences numériques PIX ou encore celui du Pass numérique.
« Ensemble, l’État, les collectivités territoriales, les opérateurs sociaux et les entreprises s’engagent donc pour une action structurante. Un amorçage de l’État appelant un cofinancement, à hauteur de 75 à 100 millions d’euros par an, permettra d’accompagner et de former 1,5 million de personnes au numérique », explique Mounir Mahjoubi.
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