Au Biome, premier hacklab européen autour du biomimétisme installé à Rennes, on fait de la biologie un allié au service du changement sociétal. Sur le modèle des fablabs, tout le monde peut y développer des solutions inspirées du vivant grâce à l’aide de la communauté.
« Depuis 3,6 milliards d’années, la nature évolue et innove sans déchets et en perpétuelle adaptation. L’idée est de s’en inspirer pour révolutionner le monde économique en produisant ensemble les solutions de demain », lance Xavier Coadic, cofondateur du Biome, premier hacklab européen consacré au biomimétisme, né à Rennes en 2014. C’est l’essor des fablabs, au tournant des années 2010, qui a mis la puce à l’oreille de ce biologiste de formation : « Je trouvais dommage que ces formidables promesses ne soient pas mises au service de l’environnement. »
Le Biome entend donc rassembler artistes, PME, chercheurs, entrepreneurs, collectivités territoriales, ingénieurs ou simples curieux pour produire ensemble des matières, des formes et des systèmes inspirés du vivant et accessibles au plus grand nombre. Une dimension primordiale dans ce projet qui repose sur l’open source et la licence libre. « Nous avons opté pour un mode de fonctionnement le plus libre possible. Au Biome, tous les publics doivent se rencontrer. De même, il est inconcevable pour nous de déposer des brevets sur du vivant », assène Xavier Coadic. Grâce à un accompagnement collectif des porteurs de projet, le but est que tout un chacun puisse utiliser la biologie pour travailler à un changement sociétal.
Depuis sa création, les membres du Biome ont par exemple planché sur la mise au point d’un kit pour concevoir facilement du latex à partir de pissenlit. Mais ils se sont également penchés sur de la cellulose issue de bactéries pour fabriquer des tissus, des objets à base de mycélium de champignon ou encore un système de culture domestique de spiruline, une micro-algue marine. « J’ai aussi un vieux rêve qui consiste à s’inspirer de la capacité de l’exosquelette du scorpion à résister à des écarts de températures extrêmes pour faire des abris destinés aux réfugiés climatiques », poursuit Xavier Coadic. Après avoir commencé dans un garage à Rennes, puis fonctionné sous forme de résidences nomades, le Biome cherche désormais un lieu digne de ce nom pour s’installer. Et espère, de par son impact local, que d’autres structures du même genre se développent dans chaque territoire, dont l’Occitanie.
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