Feu sacré. En s’engageant chez les sapeurs-pompiers professionnels, la caporal Émilie Schembri a réalisé son rêve de petite fille. Malgré les risques et les difficultés du métier, elle n’a jamais douté de sa vocation. L’engagement et la détermination font partie de son tempérament. – Nicolas Belaubre
© Franck AlixDans son uniforme bleu au liseré rouge, Émilie Schembri parle de son travail sans fioritures. Elle nous convaincrait presque que pompier est un métier comme les autres. « On fait du secours aux personnes, des incendies, des accidents de la route, des inondations, les animaux… Tout ça quoi. » Mais derrière la routine des interventions, transparaît une profession qui nécessite un engagement de tous les instants. « On ne peut pas dire qu’on fait un métier facile. C’est épuisant physiquement et nerveusement. Les interventions, les gardes où l’on ne dort pas… Mais quand on aime, on ne compte pas ! », concède-t-elle.
En s’engageant chez les pompiers professionnels, la jeune caporal savait à quoi s’attendre. « Avant de me présenter au concours, je suis entrée chez les jeunes sapeurs pompiers à 14 ans, juste après avoir obtenu mon brevet. C’était mon rêve de petite fille ! Pourtant, je n’ai personne dans ma famille qui ait fait ça. » C’est donc une véritable vocation qu’elle explique par son caractère. « J’ai toujours été sportive et dynamique, avec un côté garçon manqué. J’aime tout ce qui est collectif, l’ambiance de caserne et secourir les personnes qui en ont vraiment besoin. Être utile dans l’urgence… La partie incendie, c’est ce que je préfère »
C’est son goût indéfectible pour l’action qui a poussé Émilie Schembri à demander sa mutation au sein de la caserne Vion, à Saint Cyprien. « C’est le plus gros centre de la région. J’ai fait le choix d’en bouffer pour engranger de l’expérience. » Aujourd’hui, quatre femmes font partie des 150 pompiers qui composent l’effectif de la caserne. Un contingent à peine inférieur au minimum de 10% de femmes imposé lors des concours. « Pour moi, les quotas sont absurdes. Je trouve que ça décrédibilise. C’est vrai qu’on est très peu à se présenter, mais c’est le métier en lui-même qui est sélectif, qui fait le tri. »
Si peu de femmes font le pas, une fois sur le terrain le devoir prend le dessus sur toute autre considération. « Si l’on vient, on sait qu’on ne va pas jouer à la poupée. Après, il faut rester logique, une femme à moins de force qu’un homme. C’est à nous de faire le nécessaire pour nous mettre à leur niveau et pouvoir exercer nos missions dans les meilleures conditions. Mais mes collègues ne m’ont jamais fait sentir le besoin de prouver ou cacher quoi que ce soit », assure-t-elle. Il y a bien quelques plaisanteries, par exemple sur l’absence légendaire de ponctualité des femmes, mais le caporal Émilie Schembri les met sur le compte de l’esprit de caserne. « Chez nous, il y a beaucoup d’humour et de second degré. C’est de la bonne camaraderie. » Il en faut plus pour impressionner cette fonceuse qui, un instant après que son bipper ait sonné l’alerte, quitte la caserne au volant d’un véhicule de secours. En véritable soldat du feu, Émilie Schembri est une fondue de son métier : « Si je pouvais être de tous les départs, je les prendrais ! »
La rédaction
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