Emmaüs Connect a ouvert en France une douzaine de lieux de solidarité numérique. Les personnes en situation de précarité peuvent venir s’initier, se former et s’équiper en matériel informatique à très bas prix.
Pousser la porte d’un service public ou social ne coûte rien. En revanche, pour accéder à un service en ligne, même gratuit, il faut disposer d’un appareil pouvant valoir plusieurs centaines d’euros, d’un abonnement payant à un fournisseur Internet et de compétences minimales. « La fracture numérique vient poser une seconde couche d’exclusion sur les populations les plus précaires », alerte Sophie Delile, la responsable de communication d’Emmaüs Connect.
Cette association membre du mouvement Emmaüs et créée en 2013, s’engage pour l’inclusion numérique et l’accès aux droits. Un combat particulièrement important à l’heure de la généralisation de la dématérialisation des démarches administratives.
Dans la lignée du mouvement fondateur, Emmaüs Connect s’adresse à un public précaire. «Nous proposons à des personnes, accompagnées et orientées par un travailleur social, de venir s’équiper, s’initier et se former. Certains, par peur, n’ont jamais franchi le pas numérique. Nous sommes d’abord là pour dédramatiser », précise Sophie Delile.
« Nous sommes d’abord là pour dédramatiser »
L’association a donc ouvert une douzaine d’espaces de solidarité où elle dispense des ateliers de mise en confiance. Chacun peut y découvrir à son rythme les usages qui l’intéressent. Visioconférence avec la famille éloignée, échange de mails, démarches administratives, recherche d’emploi… Le maintien du lien social, l’autonomisation et l’insertion sont les axes fondamentaux du projet.
Les bénéficiaires peuvent aussi y trouver du matériel et des forfaits Internet ou mobile à des tarifs solidaires ainsi que des formations plus complètes. Si aucun lieu de ce type n’existe encore à Toulouse, l’association espère toutefois y développer des partenariats. Emmaüs Connect travaille également avec des acteurs publics et sociaux, afin de les accompagner dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie numérique plus inclusive.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant d’écrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel ‘’à Toulouse’’. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Après avoir été pigiste pour divers titres, il intègre l’équipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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