Pour dynamiser leur centre, certaines communes misent sur les équipements culturels. C’est le cas d’Aucamville qui a réussi à donner une seconde vie au cinéma Jean Marais.
Un petit cinéma d’art et d’essai en plein centre-ville d’une commune de moins de 10 000 habitants. Une vision rare à l’heure des multiplexes qui fleurissent ici et là en périphérie. C’est d’ailleurs l’annonce du projet Kinepolis chez les voisins de Fenouillet qui a poussé la mairie d’Aucamville à s’interroger dès 2012 sur l’avenir de son unique salle de 196 places. Un effort financier important est alors consenti pour accompagner le passage au numérique.
Puis en 2015, la structure gérée jusque-là par une association est confiée à la société Les Cinés de Cocagne sous forme de délégation de service public (DSP). « Il fallait dynamiser le cinéma pour ne pas qu’il meure. La délégation, qui est plus rassurante, a permis d’attirer des exploitants professionnels indépendants », raconte Christine Laval-Hanachi, responsable du service culture d’Aucamville.
Depuis, Gisèle et Philippe Étienne, gérants des Cinés de Cocagne, en étroite collaboration avec la municipalité qui leur a fixé un cahier des charges, font de cette salle de proximité un lieu de vie à la dimension culturelle et sociale. « On ne peut pas dire que le centre d’Aucamville soit désaffecté. Mais comme toute petite commune en périphérie de Toulouse se pose la question de la manière dont on amène la population à vivre réellement dans la ville, et non pas seulement à y habiter », développe Christine Laval-Hanachi.
Cinés-goûters, opéras, débats, festivals d’animation, partenariats avec de nombreux événements, éducation à l’image, le cinéma Jean Marais intensifie les initiatives pour s’ouvrir à tous les publics. Et ça marche. « Depuis la DSP, la fréquentation a été multipliée par quatre. Cela rejaillit forcément sur la vitalité du centre-ville. En plus, nous venons de rénover le hall d’accueil pour apporter encore plus de convivialité », se réjouit la responsable culturelle.
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