L’agriculture est responsable d’un quart des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans les pays développés, le secteur a entamé une lente, mais indispensable révolution.
©GoranH« Le modèle agricole ne changera pas du jour au lendemain, il faut accepter d’y aller progressivement », avertit Marc De Nale, vigneron et directeur de Demain la Terre, une association d’exploitants, qui, depuis quinze ans, promeut les initiatives environnementales du secteur. À l’échelle mondiale, celui-ci est responsable d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, si l’on prend en compte l’ensemble de la chaîne de production « de la fabrication des plants, des semis et des engrais, jusqu’à la livraison finale ».
Ajoutons que la déforestation est principalement due à l’expansion des plantations industrielles, que l’élevage est à l’origine d’un tiers des rejets de méthane et de 60 % de ceux de protoxyde d’azote, dont le potentiel de réchauffement est 300 fois supérieur à celui du CO2.
« Au sein de notre collectif, nous travaillons à réduire tous les impacts. En commençant par les nôtres : nous substituons les produits phytosanitaires par d’autres, plus respectueux de l’environnement, nous préservons la ressource en eau, nous économisons le carburant, nous faisons attention à nos déchets… », détaille Marc De Nale. Lui, qui a accompagné des centaines d’exploitations de toutes tailles, assiste au réveil de la profession : « Il existe une dynamique de croissance forte vers l’agriculture biologique ou raisonnée. La demande augmente et les circuits de distribution sont à l’écoute ».
Mais il dénonce également des opérations de green washing susceptibles de semer la confusion chez le consommateur : « Il est difficile pour lui de démêler le vrai du faux. Il doit être guidé dans ses achats. Alors, c’est à nous d’aller vers lui. »
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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