Créés par le collectif à l’origine du festival Débattons dans les rues, les cabarets politiques, poétiques et populaires donnent au débat une dimension artistique.
Débattre de tout, tout le temps et partout, surtout dans la rue. Une utopie fièrement revendiquée par un collectif d’artistes activistes formé à l’occasion des élections présidentielles de 2012. « Nous nous interrogions sur les questions de démocratie, de représentation citoyenne et surtout sur des outils de débat à mettre en place. Après une première soirée à la Chapelle (lieu culturel alternatif de la Ville rose, ndlr), nous nous sommes dit qu’il fallait aller dans la rue », raconte Benoît Hau, musicien et comédien toulousain.
C’est ainsi qu’est né le festival Débattons dans les rues, véritable laboratoire destiné à créer la discussion politique dans l’espace public durant plusieurs jours. « C’était très expérimental, certains types d’action n’ont pas trop marché parce que ce n’était pas le bon moment ni le bon endroit, mais d’autres ont rencontré beaucoup de succès », explique Benoît Hau. C’est le cas des Cabarets Po (pour politiques, poétiques et populaires), un outil d’expression libre pour dire, jouer et émettre corporellement des points de vue politiques, sociétaux ou environnementaux. Durant toute un après-midi, des ateliers sont organisés dans un lieu public : écriture de goguette, décryptage de langue de bois, théâtre forum…
Puis, à l’issue de ce travail collectif, une restitution de ces réflexions est proposée, au même endroit. « C’est un spectacle de rue, créé dans la rue par le public et pour le public. Qui peut prendre aussi la forme d’un jeu ou d’un débat. Tout dépend du thème et des idées de chacun. » Le format a déjà été éprouvé place du Capitole ou dans le quartier de la Daurade. Et si le festival Débattons dans les rues a cessé d’exister en 2017, le collectif à l’origine du projet est bien décidé à poursuivre les Cabarets Po pour libérer la parole autant que l’imagination.
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