La fonction de maire mobilise de nombreuses compétences qui sont souvent étrangères aux édiles issus de la société civile. Maryse Vezat-Baronia, vice-présidente de l’Agence technique départementale de Haute-Garonne qui dispense des formations aux élus, défend l’importance de ce soutien.
« Le jour où un maire prend ses fonctions, il découvre un panel de compétences qu’il doit acquérir en quelques mois pour pouvoir exercer son mandat dans de bonnes conditions », avertit Maryse Vezat-Baronia, vice-présidente de l’Agence technique départementale de Haute-Garonne (Atd31) qui dispense des formations gratuites aux élus locaux. « Ces formations, non obligatoires, sont fondamentales et rassurantes pour les nouveaux élus qui ont besoin de s’appuyer sur des connaissances. Surtout dans les villes modestes où ils ne peuvent pas se reposer sur d’importantes équipes de fonctionnaires qualifiés », ajoute la vice-présidente de l’Atd31 qui en a elle-même bénéficié en tant que maire d’une commune rurale.
En effet, la rédaction d’un appel d’offres ou d’un arrêté municipal peut s’avérer être un casse-tête pour un édile débutant. Et celui-ci, en cas d’accident ou d’irrégularité grave, engage sa responsabilité. Parfois même au niveau pénal. « Les cursus épousent le déroulé du mandat. Lors de la première année, les stages sont essentiellement tournés vers les fondamentaux de la gestion publique locale : le statut d’élu, le fonctionnement du conseil municipal, le cadre budgétaire et comptable d’une collectivité ou les pouvoirs de police. En fin de sexennat, l’accent est porté sur les règles de communication en période préélectorale et sur l’organisation du scrutin », détaille Maryse Vezat-Baronia.
Abordant parfois des thématiques générales, les stages proposés aux maires se penchent également sur des questions très concrètes comme la conversion au bio des cantines scolaires, la lutte contre le moustique tigre ou l’élaboration du plan local urbanisme. Un sujet qui préoccupe particulièrement les participants. « Les formations alternent entre une approche théorique et une pédagogie plus active qui comporte des mises en situation, des ateliers ou des cas pratiques. Ces temps permettent les échanges avec les intervenants, mais aussi entre pairs. Ces rencontres, qui favorisent les réseaux et l’entraide, sont presque aussi importantes que les contenus d’enseignement », précise la vice-présidente de l’Atd31.
Au cours des six années que dure un mandat, les stages évoluent au gré des situations et des demandes des participants. D’une part parce que les besoins ne sont pas les mêmes pour un maire qui découvre sa fonction ou qui en est à son troisième exercice et, d’autre part, parce que le cadre légal et l’actualité politique changent constamment. Les élus municipaux ont dû, par exemple, s’adapter rapidement aux importantes transformations de leur collectivité qui découlent de la loi NOTRe », ajoute-t-elle.
Sans réellement proposer de préparation psychologique, une ressource pourtant rudement mise à l’épreuve, ces formations se penchent également sur la bonne manière d’appréhender et de gérer sa charge. Ce que l’on appelle les savoir-être. « La prise de parole en public, l’art de capter un auditoire ou la communication en temps de crise ne sont pas des évidences pour un néophyte », confirme Maryse Vezat-Baronia.
Maire de Rieux-Volvestre depuis 2008, cette retraitée de l’enseignement est également conseillère départementale de la Haute-Garonne depuis 2011. Elle a été vice-présidente chargée des affaires culturelles avant de s’occuper de l’agence technique départementale.
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