Plusieurs maires du Val-de-Marne ont décidé de fermer les portes de leurs mairies, puis de se rassembler devant l’hôtel de ville du Kremlin-Bicêtre ce jeudi 14 décembre. Ils dénoncent le « mépris de l’Etat ».
Peut-être l’aurez-vous remarqué. Plusieurs mairies du Val-de-Marne, dont celle de Limeil-Brévannes, ont leurs portes fermées ce jeudi 14 décembre. Une décision prise par les maires eux-mêmes qui se sont rassemblés devant l’hôtel de ville du Kremlin-Bicêtre pour « alerter sur la situation économique des communes ». Ils s’étaient déjà réunis au même endroit l’année dernière pour demander que le gouvernement « arrête de supprimer les moyens des villes ». « Un an après, rien n’a changé. Face au mépris de l’Etat, les maires disent stop », lance, dans un communiqué, l’association des maires du Val-de-Marne qui dénonce « des décisions néfastes pour les communes ».
Elle cite ainsi le projet d’exonération de la taxe foncière de trois ans pour les logements de plus de dix ans qui auront fait l’objet de dépenses de rénovation énergétique et de cinq ans pour les logements neufs satisfaisant aux critères de performance énergétique environnementale. « Nous sommes bien évidemment favorables à une politique d’aide à la réhabilitation énergétique des logements. Mais nous nous élevons contre ce texte qui vient, une nouvelle fois, porter atteinte aux finances communales pour conduire une politique qu’il revient à l’Etat d’assumer. La compétence énergie est une compétence de l’Etat », souligne l’association des maires du Val-de-Marne.
Les élus s’élèvent aussi contre la « désorganisation des modalités de versement de la taxe d’aménagement » qui est, selon eux « une perte de recettes pour les communes et
un frein à leur capacité d’investissement ». Enfin, ils dénoncent l’augmentation du point d’indice et la création d’une prime inflation. « Sur ces deux points, encore une fois, l’Etat valorise son image aux dépens des collectivités. Le mécanisme est désormais connu et récurent. L’Etat soigne sa communication en annonçant des aides financières aux citoyens, impose aux maires d’en supporter la charge et, s’ils en sont incapables, ce qui devient inexorable, les fait passer pour “les méchants” », déplorent les maires.
Ces derniers demandent donc à l’Etat « d’arrêter de faire des cadeaux avec l’argent des autres ». « Nous, maires, avons nos propres politiques publiques à assumer et notre population à soutenir », rappellent-ils dans leur communiqué de presse. Les élus, qui ont convenu « d’agir collectivement contre la poursuite des décisions de recentralisation financière et de dessaisissement des compétences des communes » lors d’une assemblée générale de l’association des maires du Val-de-Marne le vendredi 1er décembre dernier, exigent ainsi « l’application du principe “Qui décide paye, et qui paye décide” ».
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022.
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