Premier dรฉpartement mรฉtropolitain ร bรฉnรฉficier de la recentralisation du paiement du RSA, la Seine-Saint-Denis veut profiter de ce coup de pouce pour intensifier ses politiques dโemploi et dโinsertion.
Lรฉ dรฉpartement de la Seine-Saint-Denis nโaura plus ร sa charge le coรปt allocations du Revenu de solidaritรฉ active (RSA). En effet, le mardi 21 septembre dernier, le gouvernement donnait son feu vert pour une recentralisalisation ร titre expรฉrimental, pendant cinq ans, du paiement de cette allocation de solidaritรฉ. Cette mesure, rรฉclamรฉe par le prรฉsident du conseil dรฉpartemental Stรฉphane Troussel, vient soulager une collectivitรฉ mise en difficultรฉ รฉconomique par le poids financier des 100 000 allocataires de son territoire. ยซ Cโest lโaboutissement dโun long combat ยป, se fรฉlicitait Stรฉphane Troussel aprรจs lโannonce de ce coup de pouce de lโรtat, accordรฉ pour la premiรจre fois ร un dรฉpartement mรฉtropolitain (aprรจs Mayotte et la Guyane en 2019 et la Rรฉunion en 2020).
Avec un taux de pauvretรฉ de 28,6 %, soit le double de la moyenne nationale, la Seine-Saint-Denis est confrontรฉe ร d’importantes dรฉpenses liรฉes aux politiques de solidaritรฉ. Une charge qui nโa cessรฉ dโaugmenter ces derniรจres annรฉes. En 5 ans, le nombre dโallocataires du RSA a, par exemple, augmentรฉ de 44 %, et constituait une dรฉpense de 220 millions dโeuros en 2020. Soit prรจs dโun quart des dรฉpenses de fonctionnement de la collectivitรฉ.
ยซย La montรฉe en charge de lโallocation et du nombre dโallocataires nous a empรชchรฉs de dรฉvelopper des politiques dโinsertion, de les adapter, de les renouvelerย ย ยป, regrettait ainsi Stรฉphane Troussel. Une enveloppe en hausse constante que prendra dรฉsormais ร sa charge lโรtat. Ce changement nโaffectera pas les allocataires qui continueront de recevoir cette aide, au montant inchangรฉ, par le biais de la CAF.
Nรฉanmoins, la prise en charge par lโรtat de cette dรฉpense de solidaritรฉ devrait permettre au dรฉpartement de se concentrer ses efforts, dans les prochaines annรฉes, sur les politiques dโinsertion et dโemploi. La collectivitรฉ a notamment prรฉvu de doubler les moyens allouรฉs ร lโinsertion et de recruter massivement le nombre de conseillers chargรฉs du suivi des allocataires (de 170 ร 340 agents) ainsi que le nombre de places dans les actions dโinsertion (de 6 300 ร 12 600). De quoi garantir un conseiller pour 90 allocataires.
ยซ Le but est de proposer un accompagnement plus intensif avec des rendez-vous tous les 15 jours et des entretiens plus longs, entre 45 minutes et une heure ยป, dรฉtaille Anne-Sophie Casteigt, directrice de lโemploi, de lโinsertion et de lโattractivitรฉ territoriale pour le dรฉpartement, dans le magazine de la collectivitรฉ. Lโobjectif : doubler les moyens et ยซ retrouver des marges de manลuvre ยป.
De mรชme, le dรฉpartement de la Seine-Saint-Denis prรฉvoit de multiplier par deux le nombre de places dans les actions dโinsertion (de 6300 ร 12 000) et de crรฉer des Agences locales de lโinsertion (Ali). Ces nouvelles structures auront pour mission dโaccompagner individuellement des personnes nโayant pas ou peu dโexpรฉrience professionnelle, pendant toute une annรฉe, pour les aider ร รฉlaborer leur projet professionnel grรขce ร des mises en situation, des rencontres avec des employeurs ou des contrats, mรชme de courte durรฉe.
Enfin, le dรฉpartement de la Seine-Saint-Denis sโest engagรฉ ร mettre en ligne une plateforme de concertation en ligne sur ces questions dโici la fin de lโannรฉe.
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