La Fête du sport du 14 septembre est boycottée en Seine-Saint-Denis. Élus et clubs dénoncent la baisse du budget, la réduction du Pass’Sport et l’arrêt du financement des équipements, alertant sur un héritage olympique fragilisé.
Un an après les Jeux de Paris 2024, la Fête du sport organisée par le gouvernement le 14 septembre suscite une vive controverse en Seine-Saint-Denis. En effet, si la Métropole du Grand Paris se félicite de l’ouverture gratuite du Centre Aquatique Olympique pour l’occasion, plusieurs élus et responsables associatifs dénoncent une contradiction entre les ambitions affichées et les choix budgétaires récents.
À Saint-Denis, les clubs sportifs ont pris collectivement la décision de ne pas participer à l’événement. Cette position, rendue publique dans une tribune parue dans Libération et cosignée par l’ensemble des associations sportives locales, met en avant un constat : l’héritage olympique ne peut pas se limiter à une vitrine symbolique. Les responsables dénoncent la réduction du budget du ministère des Sports, la recentralisation du Pass’Sport sur les 14-17 ans – excluant les plus jeunes – ainsi que l’arrêt du financement des équipements de proximité.
Shems El Khalfaoui, adjoint au maire de Saint-Denis, rappelle que « l’héritage ne se résume dans une communication : il s’inscrit dans la durée, et exige des moyens, de la cohérence et de la confiance envers les clubs et les territoires ».
Le président du Département de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a lui aussi annoncé son boycott de la manifestation nationale. Selon lui, « derrière cette décision comptable, ce sont des centaines de milliers de jeunes privés du Pass’Sport ». Il appelle à « des engagements clairs et durables, à la hauteur de ce que les Jeux ont représenté pour nos territoires et les jeunes de ce pays ».
À travers cette action, élus et clubs de Seine-Saint-Denis veulent peser sur le débat national et rappeler que le sport est un droit, et non comme un simple outil de communication.
Severine Sarrat
Au journal depuis 2008, elle en connaît tous les rouages. D’abord journaliste polyvalente, puis responsable des pages économiques, elle est aujourd’hui rédactrice en chef.
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