La préfecture des Hauts-de-Seine a exigé que Gennevilliers retire le drapeau de la Palestine du fronton de sa mairie. Ce que le maire de la commune dénonce.
Après Saint-Denis, c’est la Ville de Gennevilliers qui est sommée de retirer le drapeau palestinien du fronton de sa mairie. La préfecture des Hauts-de-Seine a effectivement adressé un courrier en ce sens au maire de la commune, Patrice Leclerc. « Vous me demandez “de retirer ma décision de pavoisement du parvis de l’hôtel de ville avec un drapeau palestinien”, en vous fondant sur le respect du principe de neutralité des services publics et sur l’incompétence des collectivités territoriales en matière de politique étrangère », indique l’élu dans sa réponse au préfet du département, Alexandre Brugère, qu’il a diffusée sur ses réseaux sociaux. Toutefois, ce n’est pas la première fois que la Ville prend une telle initiative.
Le maire rappelle effectivement qu’il avait été décidé de hisser le drapeau de l’Ukraine sur la façade de la mairie de Gennevilliers le 25 février 2022. Les services de l’Etat, à ce moment-là, n’avaient pas émis « la moindre observation », souligne-t-il. « Je constate que ce type de courrier du représentant de l’État ne m’a été adressé que concernant le pavoisement du drapeau palestinien et non lorsque le parvis de l’hôtel de ville a été pavoisé aux couleurs de l’Ukraine. Pourtant, le pavoisement temporaire du drapeau palestinien s’inscrit dans une démarche politique constante et transparente visant à exprimer une solidarité humaine, en cohérence avec les déclarations récentes du président de la République », appuie Patrice Leclerc.
L’élu dénonce par ailleurs un « deux poids deux mesures ». « Le représentant de l’État n’est-il pas tenu à une certaine exigence de neutralité dans ses interventions et à une égalité de traitement sur l’ensemble du territoire ? Il me semble en effet que les services de l’État ne sont pas intervenus dans le cas du pavoisement de l’hôtel de ville de Nice avec le drapeau israélien. Aucune décision préfectorale n’a été rendue publique pour en demander le retrait, et aucune communication officielle — ni sur le réseau X, ni dans la presse — n’a été émise par la préfecture des Alpes-Maritimes, contrairement à ce que j’observe dans les Hauts-de-Seine à propos du pavoisement réalisé par Gennevilliers », déclare le maire de la commune.
Quant à la seconde raison évoquée par le préfet pour justifier le retrait du drapeau, Patrice Leclerc répond, dans sa lettre : « Votre rappel est fondé concernant l’incompétence du maire pour décider seul du pavoisement d’un drapeau sur le fronton ou le parvis de la mairie, cette décision relevant de la compétence du conseil municipal. J’en prends acte et présenterai donc une délibération en ce sens lors de la séance du conseil municipal de Gennevilliers prévue le 25 juin prochain. Il est d’ailleurs significatif que le législateur ait prévu cette possibilité : cela suppose qu’une telle expression politique, lorsqu’elle émane du conseil municipal, entre bien dans le champ des compétences des collectivités ».
Héloïse Thépaut
Formée à l'ISJT, Héloïse Thépaut est passée par La Tribune et l'Opinion Indépendante avant de rejoindre le Journal Toulousain en 2022. Elle traite l'actualité dans les départements de la Haute-Garonne et de l'Hérault, mais aussi de la Seine-Saint-Denis, du Val-de-Marne, de l'Essonne, des Hauts-de-Seine et de l'Ardèche.
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