Suite aux mouvements de grรจves qui ont frappรฉ Transdev et Keolis, les deux premiรจres sociรฉtรฉ privรฉes ร s’รชtre vu attribuer la gestion de lignes de bus franciliennes, รle-de-France Mobilitรฉs va dรฉclarer sans suite deux nouveaux appels d’offre et renforcer les critรจres sociaux dans l’attribution des futurs marchรฉs, dans le cadre de la privatisation des transports en commun franciliens.
La privatisation du rรฉseau de transport en commun francilien connaรฎt quelques difficultรฉs. Aprรจs plusieurs grรจves de chauffeurs de bus qui se plaignaient de la dรฉgradation de leurs conditions de travail depuis l’attribution de premiers marchรฉs ร des sociรฉtรฉs privรฉes (Keolis et Transdev), รle-de-France Mobilitรฉs (IDFM), le syndicat en charge de la gestion des transports en commun parisien devrait mettre un premier coup de frein ร la mise en concurrence des lignes de bus, tram, mรฉtro et RER. Lancรฉe en 2021, avec la privatisation de 1500 lignes de bus desservant des communes de moyenne et grande couronne, l’ouverture du marchรฉ des transports publics d’รle-de-France est planifiรฉe progressivement jusqu’en 2040.
Nรฉanmoins, suite aux importants mouvements de grรจve qui ont touchรฉ Transdev et Keolis, รle de France-Mobilitรฉ semble inflรฉchir sa politique de privatisation et accorder une place plus importante aux critรจres sociaux. Ainsi, le jeudi 9 dรฉcembre prochain, le conseil d’administration d’IDFM devrait dรฉclarer sans suite les appels d’offres concernant deux nouveaux lots en Essonne (Cergy-Pontoise et Evry). Motif invoquรฉ : ยซ Aucune des offres n’a le niveau social, tous les candidats poussent trop loin sur le volet social pour essayer de tirer les prix ยป, dรฉplore Laurent Probst, le directeur gรฉnรฉral de l’autoritรฉ de transport francilien. Une surenchรจre de diffรฉrents concurrents, au dรฉtriment des conditions de travail des futurs salariรฉs qui fait craindre une gรฉnรฉralisation des conflits sociaux. Ces deux appels d’offre devraient alors รชtre relancรฉs en 2022 avec des conditions offrant de meilleures garanties sociales.
Ainsi, afin de se prรฉmunir contre une guerre des prix entre les opรฉrateurs potentiels, au dรฉtriment des conditions de travail des salariรฉs, IDFM devrait revoir l’รฉquilibre les critรจres d’obtention des marchรฉs. Le critรจre de prix devrait รชtre rรฉduit ร 40 % (contre 45 % actuellement). Ce qui permettrait de revoir le critรจre social ร la hausse (passant de 10 ร 15 %). Le critรจre technique lui resterait inchangรฉ et compterait pour 45 % dans la dรฉcision finale. Une maniรจre d’afficher une forme de bonne volontรฉ et, pour IDFM, de ne pas รชtre accusรฉ de profiter de la privatisation pour organiser la casse sociale d’un service public.
Nicolas Belaubre
Nicolas Belaubre a fait ses premiers pas de journaliste comme critique de spectacle vivant avant dโรฉcrire, pendant huit ans, dans la rubrique culture du magazine institutionnel โโร Toulouseโโ. En 2016, il fait le choix de quitter la communication pour se tourner vers la presse. Aprรจs avoir รฉtรฉ pigiste pour divers titres, il intรจgre lโรฉquipe du Journal Toulousain, alors hebdomadaire de solution.
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