Espoir. La startup toulousaine Chromalys est en train de développer un « marqueur » sur les tumeurs mobiles pour le traitement par radiothérapie des cancers. La levée de fonds de 1,8M€ s’ouvre désormais à l’international, la start-up a déjà réuni 28.100€.
Créée en 2013, la jeune pousse innovante est née à Toulouse sous l’impulsion du professeur Marc Verelst, enseignant à l’université Paul-Sabatier, il est par ailleurs chercheur au Cemes-CNRS et chimiste spécialisé dans les techniques de synthèse des nanomatériaux.
Dans cette société, Chromalys « développe et va commercialiser des marqueurs pour l’imagerie biologique et médicale permettant de détecter des tumeurs cancéreuses ou d’autres processus pathologiques ». Parmi ces marqueurs, l’un d’eux, le Tumor-Track qui va se fixer sur les tumeurs cancéreuses dont certaines sont mobiles. Injecté par voie intraveineuse, ce marqueur permettra de suivre en temps réel les cellules touchées par la tumeur. L’enjeu est non négligeable, car un traitement par radiothérapie –qui au passage coûte 3.700€ en moyenne- est contraignant puisqu’il s’agit d’une action certes localisée, mais non sélective parce qu’elle « doit être parfaitement ciblée pour minimiser les dommages collatéraux sur les tissus sains environnants ». Sur des cas de tumeurs pectorales ou abdominales, ces cellules touchées par la tumeur « bougent naturellement avec la respiration du patient ». En France, environ 200.000 cancers sont traités par la méthode de radiothérapie, 350.000 cas détectés par an dans notre pays et causent malheureusement 150.000 décès.
Le marqueur Tumor-Track composé d’oxysulfure de gadolinium, un produit minéral utilisé depuis plus de cinquante ans et qui absorbe les rayons X, viendra remplacer de manière progressive et avec plus efficience les nanoparticules d’or implantées aujourd’hui pour la localisation des cellules tumorales. Avec cette nanobiotechnologie, c’est aussi l’assurance selon la société de réduire le nombre de séances de traitement.
Le cancer cause 150.000 décès tous les ans
Des essais précliniques à plus grande échelle seront réalisés sur de petits animaux tels des souris et des chiens. Des essais cliniques, cette fois-ci sur l’homme, sont prévus pour 2018 avec l’espoir d’une commercialisation du produit en 2020.
Pour ce faire, la société toulousaine innovante a besoin de 1,8M€, dont 700.000€ pour la recherche et le développement. Depuis septembre, une levée de fonds a été ouverte sur le site My pharma company. Chromalys s’était fixé l’objectif de réunir -d’ici la fin de l’année 2015- la somme de 600.000€, en vain. À ce jour, seule la somme de 28.100€ a été réunie, c’est ainsi que la société ouvre désormais sa levée de fonds à l’international. À savoir que deux brevets ont été déposés, l’un « protège les produits alors qu’un second brevet protège l’application destinée spécifiquement au guidage de la radiothérapie », précise Chromalys.
Sur le marché mondial de la radiothérapie (IGRT) estimé à 600 millions d’euros, Chromalys vise les 10% entre 2025 et 2030, soit un potentiel de chiffre d’affaires de 60M à 130M€ annuellement. Ainsi, près de 60.000 patients pourraient bénéficier d’un traitement par ce dispositif.
Kevin Figuier
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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