Joël Bry, Gérant de la scop AEREM
Ingénieur de formation, Joël Bry est, depuis 2009, gérant de la Scop AEREM, basée à Colomiers ; un retour aux sources en quelque sorte puisque l’entreprise, créée en 1985, lui a offert son premier emploi il y a 16 ans. À l’époque il y est recruté en tant qu’ingénieur bureau d’étude mais rapidement les conditions de travail se dégradent et Joël démissionne pour se tourner vers une société gersoise. Mais là encore, il quitte l’établissement qui connaît de grosses difficultés financières au bout de six mois, pour rejoindre une plateforme pétrolière au large de l’Afrique. Et comme le dit l’adage : « on sait ce que l’on quitte mais jamais ce que l’on trouve. » Après avoir expérimenté plusieurs postes différents, Joël revient à Toulouse et repostule à AEREM, dont la situation s’est assainie entre temps. Ainsi, il réintègre la Scop, d’abord en tant qu’ingénieur puis en prenant la responsabilité du bureau d’études, pour finalement succéder au PDG parti en retraite. Aujourd’hui, AEREM propose des solutions d’usinage de précision sur mesure, complètes et réactives à dominante mécanique pour les industries exigeantes telles que l’aéronautique, le spatial et le pharmaceutique.
Renaud Gruss, Administrateur général de l’Orchestre de Chambre de Toulouse
Il a joué ses premières notes à l’Orchestre de Chambre de Toulouse en 1984 en tant que contrebassiste, seulement quatre ans après avoir commencé la musique au conservatoire d’Avignon. Renaud Gruss avait commencé des études en sciences économiques, mais une fois son deug en poche, il a tout arrêté « pour me consacrer à la musique ». En 2004, lorsque l’Orchestre est placé en liquidation judiciaire, les musiciens ont poursuivi leur activité en se constituant en SCOP. Il apparaît alors comme le meilleur candidat pour assurer la gestion de la nouvelle entreprise : « Je suis le seul à avoir une double culture, artistique et politico-économique ». Cette année, la société a célébré ses 10 ans d’existence sous le format coopératif. Renaud Gruss doit assurer la pérennité financière de l’orchestre, avec une programmation qui fait la part belle aux œuvres phares, Mozart, Vivaldi, Tchaïkovski, qui font salles combles. Dans un même temps, il doit également continuer à promouvoir la création contemporaine, moins ‘‘grand public’’, mais qui reste la vocation d’un orchestre. « Il faut trouver le juste équilibre entre les deux », estime-t-il. Un pari, semble-t-il, réussi puisque l’Orchestre de Chambre de Toulouse compte « entre 55 000 et 60 000 spectateurs par an ».
Cyril Marcerou, fondateur et co-gérant de Altern’Mobil
À 41 ans, ce père de deux enfants peut se targuer d’avoir réussi professionnellement et humainement. Son parcours est loin d’être conventionnel : plus axé sur « l’expérience » et peu « universitaire », il enchaîne BTS comptabilité, diplôme d’éducateur sportif et formations autour de la médiation. Parisien d’origine, il débarque à Toulouse en 2002 et œuvre pendant plusieurs années en mission locale en tant que conseiller technique. Un profil très social qui lui donne envie de créer sa propre société. « En mai 2008 est née Altern’ Mobil ». Une société de transport de personnes et de marchandise qui fait rapidement son petit bonhomme de chemin. « Au bout de deux mois je réinvestissais dans un second vélo et j’embauchais une personne ». Ses convictions le rattrapent et en 2010 il décide de transformer la société en Scop, deux des salariés devenant associés. « Une logique pour moi, presque une évidence : un échange pour rendre aux salariés la monnaie de leur pièce, pour leur donner aussi du pouvoir ». Lui qui avait toujours mis un point d’honneur à créer la discussion au sein de son entreprise, devient « la marionnette d’un projet de groupe ». Récemment la Scop est devenue Scic en fusionnant avec Becycle, son principal concurrent. Au premier janvier, Altern’ Mobil, ce sera donc 17 salariés et 4 associés. Toulouse métropole et plusieurs entreprises ont d’ores et déjà pris des parts dans l’entreprise. Objectif 2015 : une seconde implantation sur l’agglomération.
Rachid Zamani, Co-fondateur et gérant de Co-Savoirs
Né en Aveyron, ce marocain d’origine se dédie dans un premier temps à l’aéronautique avec une formation en mécanique des fluides et solides à Paul Sabatier. Finalement, c’est dans le pays basque qu’il boucle son cursus par un diplôme d’ingénierie organisation et gestion industrielle. « J’ai ensuite travaillé dans plusieurs PME et passé quelques années à Paris dans une grande boîte de conseil ». Pourtant il décide de « redescendre dans le sud-ouest et de créer ma société avec un ami ». En 2008, la société de conseil voit le jour et « se développe d’une manière que nous n’avions pas prévue : nous avons développé des partenariats entre nos clients et les structures du handicap pour la professionnalisation des travailleurs handicapés. » En 2010, l’entreprise se mue en Scop : « cela correspondait à notre manière de travailler, ensemble, en collaboration. » De deux, le nombre de salariés est aujourd’hui passé à six. Objectif 2015 : « recruter encore plus pour répondre à tous les besoins de nos clients, comme l’association des paralysés de France ». Des salariés associés qui se démènent à développer leur activité en cohérence avec les valeurs qu’ils prônent : « pour faire ce que l’on propose à nos clients nous avons aussi embauché un travailleur handicapé».
Commentaires