SUCCES. La start-up Ludilabel produit et vend des étiquettes personnalisées pour marquer objets et vêtements, de la crèche au troisième âge. A sa tête : Sandrine Jullien-Rouquié, ancienne productrice de films. Une reconversion réussie.
Par Amélie Phillipson
«Le coup de blues, je l’ai eu quand j’ai vu que Ludilabel cartonnait et que j’ai compris que raisonnablement, je n’allais pas retourner dans le cinéma», raconte Sandrine Jullien-Rouquié. Installée dans son bureau flambant neuf rue de la Colombette, au centre-ville «dynamique et vibrant» de Toulouse, elle ne semble pas pour autant regretter sa décision. «Le cinéma c’était passionnant, j’étais ravie. A la naissance de ma première fille, je me suis dit que ça allait être compliqué d’être une maman épanouie tout en étant dans mon boulot. En tournage on passe en mode sous-marin». D’où l’idée de reconversion.
«Je n’avais jamais bossé dans une entreprise, mais l’entreprenariat me branchait. Ce qui m’a plu, c’est l’idée de créer et de développer ma boîte». Naturellement, elle pense au E-commerce pour démarrer en étant chez elle. Il ne lui manque qu’une idée de produit, plutôt pour les enfants parce qu’elle baigne dedans. Chose faite le premier jour de crèche de sa fille, lorsqu’on lui demande d’identifier toutes ses affaires. «L’idée est de proposer des produits pratiques pour les mamans». L’idée de l’étiquette thermocollante pour les vêtements et autocollante pour le reste devient son évidence.
Comme il n’y a rien de mieux qu’une maman pressée pour savoir ce qui peut faciliter la vie des autres mamans pressées, le succès est immédiat. «J’ai eu de la chance que ça marche tout de suite. Je n’ai pas connu la galère et l’angoisse». Ludilabel démarre en novembre 2011 et depuis, le chiffre d’affaire double chaque année. «On a été surpris par le succès, ça a pris très vite parce que ça répondait à un besoin. Les mamans aiment les bons plans et typiquement, notre produit s’y apparente».
Des mamans pressées, mais aussi connectées. Les réseaux sociaux sont un outil indispensable à Ludilabel, et Sandrine Jullien-Rouquié l’a bien compris. Elle avoue pourtant ne pas avoir «la fibre commerciale», avoir du mal avec «le côté négociation». Sa force, c’est plutôt l’échange. C’est en effet suite à ses études de communication à Paris qu’elle est entrée dans le monde du cinéma. Des années plus tard, elle est toujours persuadée que la communication, «c’est moins agressif que le côté commercial». Serait-ce l’origine de son succès ? «Les clients voient qu’il y a une maman derrière. Même si on se développe, on essaie de garder une échelle humaine». Cela explique pourquoi elle parle de ses clientes comme si c’était des copines, alors qu’elle ne connaît pas leurs visages.
Ses objectifs ? Le développement de Ludilabel à l’échelle européen, voire devenir numéro un. Tout en gardant les pieds sur terre et la tête dans le guidon. «Je veux être vigilante à ne pas trop m’éparpiller. Avec des autocollants, on pourrait couvrir un bus, mais ce serait perdre notre point de vue de base : faire des produits pratiques pour les mamans».
Si elle n’a pas la fibre commerciale, Sandrine Jullien-Rouquié a sans conteste l’ambition. «Je ne veux surtout pas arriver à un rythme de croisière. Tant que ça grossit, ça me plaît». Pas de peur, non plus, mais une bonne dose de sens humain. «A partir du moment où on est honnête sur ce qu’on fait, que ce soit avec les employés, les fournisseurs ou les clients, il n’y a pas de crainte à avoir».
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