Si la croissance est toujours au rendez-vous en Occitanie, elle a connu un net recul en 2018. C’est l’enseignement majeur de l’enquête de conjoncture économique publiée par la CCI Occitanie.
« C’est la première fois que nous sommes aussi mauvais par rapport aux autres régions », annonce sans détour Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Occitanie, qui présentait ce jeudi 14 mars les résultats de l’enquête de conjoncture économique. Même les courbes d’activité et d’emploi pour l’ensemble des secteurs sont toujours supérieures à la moyenne nationale, cette croissance connaît une nette baisse au regard des années précédentes.
Avec des hausses de chiffres d’affaires respectives de 3,4 % et 3,5 %, ce sont les secteurs de la construction et des services qui ont été les moteurs de cette faible croissance. « Pour l’industrie, en revanche, c’est la déception », note Alain Di Crecsenzo. Alors que le volume d’affaires de cette branche avait augmenté de 4,4 % en 2017, la hausse est tombée à 2,4 % en 2018. Des résultats pourtant jugés honorables par Stéphane Latouche, tout nouveau directeur régional de la Banque de France : « L’Occitanie est un territoire atypique. Partout en France, les chiffres de l’industrie sont plutôt négatifs », précise-t-il.
Une mise en perspective qui souligne l’exception économique régionale. À lui seul, le groupe Airbus modifie en effet la lecture de données telles que la balance commerciale largement excédentaire (+10,3 milliards d’euros). L’investissement est lui aussi tellement influencé par l’avionneur que Stéphane Latouche préfère ne pas livrer de chiffres et note simplement un net recul dans le domaine de l’agroalimentaire.
Comme chaque année, l’enquête de conjoncture s’appuie également sur des éléments quantitatifs recueillis auprès de presque 5 000 entrepreneurs. Ainsi, malgré le ralentissement de l’activité, les industriels affichent de bonnes perspectives pour le début de l’année 2019 et s’avouent globalement satisfaits de leurs carnets de commandes. « Ils notent cependant une concurrence exacerbée et font face à une hausse des prix des matières premières », nuance l’enquête.
Les entreprises de la construction s’attendent, elles, à une pause dans le volume d’affaires en 2019 et se montrent préoccupées par le devenir de la commande publique en raison notamment du désengagement de l’État sur l’investissement des collectivités locales. Du côté des services, on observe une amélioration de l’activité, en particulier pour les sociétés travaillant avec les entreprises. Les services aux particuliers sont, eux, impactés par la baisse du pouvoir d’achat. Comme les commerçants qui ont, de plus, souffert des derniers mouvements sociaux.
Enfin, c’est dans l’hôtellerie et la restauration que l’inquiétude est la plus forte. Le secteur a connu une stagnation de son activité en 2018 et 47 % de ses entreprises estiment que leur santé financière est fragile. « C’est une information à prendre très au sérieux, sachant que le tourisme est la principale source d’emploi en Occitanie », relève Alain Di Crescenzo. Sans tomber dans le catastrophisme, le président de la CCI résume la situation : « L’Occitanie s’est moins bien comportée que ces dernières années mais, globalement, les entrepreneurs restent confiants dans l’avenir. »
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