En Occitanie, un jeune sur cinq se déclare au chômage ou inactif. Si leur profil et leur niveau de qualification sont très variés, tous sont exposés à une crise économique qui fragilise encore un peu plus leur situation.
Ils étaient 200 100 jeunes, entre 16 et 29 ans, à se déclarer au chômage ou inactifs non scolarisés en Occitanie, en 2017. Soit près d’un jeune sur cinq dans la région. Dans une étude réalisée dans le cadre de ses travaux annuels sur la précarité, l’Insee Occitanie constate un « éloignement de l’emploi à plusieurs facettes » chez les jeunes. Des ”décrocheurs” ayant quitté précocement le système scolaire aux jeunes plus âgés et diplômés à la recherche d’un premier travail, leur profil reflète des situations très variées. Néanmoins, la crise économique actuelle fait peser un risque accru d’inactivité et de chômage sur cette population déjà fragile.
Avec 22% des jeunes de 16 à 29 ans sans emploi, ne suivant pas de formation ou étant hors du système scolaire, l’Occitanie compte un taux de jeunes au chômage ou inactifs deux points supérieur à la moyenne nationale (en métropole). Ce qui la classe au quatrième rang des régions où cette catégorie de population rencontre le plus de difficultés à s’insérer dans le monde du travail après les Hauts-de-France, la Corse et Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’Occitanie compte près d’un million de jeunes âgés de 16 à 29 ans. 396 300 d’entre eux bénéficient d’un emploi (soit 43%) et 319 700 sont scolarisés, en stage ou en train de suivre une formation professionnelle (soit 35%). Les autres, 22%, sont chômeurs (15%), inactifs (5%) ou considérés comme hommes ou femmes au foyer (près de 2%). Si le taux de chômage des jeunes augmente fortement à partir de 18 ans, celui-ci atteint son pic autour de 24 ans (20%). Avant de retrouver un niveau avoisinant les 17% à 29 ans.
Dans son enquête, l’Insee Occitanie dégage quatre grands profils de jeunes chômeurs en fonction de leur âge et de leur niveau de qualification. « Le plus courant concerne un quart des jeunes chômeurs (35 400 jeunes). Âgés de 22 ans ou plus, ils ont quitté le système scolaire avant le baccalauréat et cela depuis plusieurs années. (…) Ils ont déjà travaillé, mais quatre sur dix recherchent un emploi depuis au moins un an », relève tout d’abord l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Par ailleurs, 29 300 des jeunes nouvellement diplômés du supérieur (21% des jeunes au chômage) sont à la recherche d’un premier emploi. La grande majorité d’entre eux est en quête d’un contrat depuis moins d’un an et n’a pas de contraintes d’emploi du temps liées à la parentalité. Une situation « plus confortable » selon l’Insee qui souligne également une proportion supérieure de femmes dans cette catégorie. Celles-ci étant plus nombreuses à s’être engagées dans de longues études.
Troisième profil : les jeunes peu qualifiés ou ayant quitté prématurément le système scolaire. Souvent très jeunes, leur recherche d’emploi est récente et la plupart d’entre eux vivent encore chez leurs parents. Ils représentent tout de même 15% des chômeurs de moins de 29 ans. Enfin, 12% des jeunes chômeurs sont en cours d’insertion après un bac professionnel. Ayant suivi un cycle d’études court, leur sortie du système scolaire date de quelques années et la majorité d’entre eux a déjà travaillé au cours des douze derniers mois.
À ces trois profils, s’ajoutent 35 000 jeunes chômeurs aux situations particulières. Elles peuvent être le fait de l’arrivée d’un enfant, d’un abandon progressif de la recherche d’emploi ou d’un choix de vie au foyer.
Parmi les 16-29 ans inactifs et non scolarisés ou au chômage, près de la moitié (45%) est exposée à une certaine fragilité. Qu’ils n’aient pas le baccalauréat ou qu’ils recherchent un emploi depuis plus d’un an. Mais cette difficulté à s’insérer dans le monde du travail est parfois aggravée par des facteurs indépendants de l’âge ou du niveau de diplôme. Notamment, un milieu familial précaire. En effet, plus souvent que les autres, 54% des jeunes inactifs ou chômeurs se retrouvent à la tête d’une famille monoparentale ou vivent avec des parents ou un conjoint ayant eux-mêmes des difficultés d’insertion sur le marché du travail.
En dernier lieu, l’Insee rappelle que la crise économique consécutive à la pandémie de Covid-19 a considérablement ébranlé l’emploi des jeunes. En effet, ces derniers évoluent principalement dans des professions mises à l’arrêt par les mesures prises pour lutter contre l’épidémie : hôtellerie-restauration, sport et animation, art et culture. Par ailleurs, ils occupent souvent des postes dont les contrats courts, en intérim ou à temps partiels renforcent la fragilité de leur condition. Ainsi, entre mars et septembre 2020, le nombre de jeunes demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois (DEFM) de 16 à 29 ans s’accroît fortement. Plus 8,2% contre une hausse de 4,2% pour l’ensemble des DEFM.
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