L’étude de l’Insee à propos de l’impact de la Covid-19 sur le marché du travail en Occitanie confirme une forte dégradation dans la zone de Toulouse. La Ville rose souffre davantage que les autres, notamment à cause des difficultés du secteur aérien.
Au troisième trimestre 2020, la hausse du chômage atteint 0,7 % sur un an en Occitanie, autant qu’à l’échelle nationale. « La part de la population active au chômage atteint ainsi 10,5 % dans la région, contre 8,8 % en France métropolitaine », expose l’Insee dans sa dernière publication. À Toulouse, la dégradation est plus forte qu’ailleurs : le chômage y augmente d’un point, à 9%. « Le marché du travail se dégrade nettement là où le chômage était jusqu’alors inférieur à la moyenne régionale », constate l’institut des statistiques. La tendance est identique s’agissant du nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, B et C, à 121 500, en progression de 8,3 % sur un an, dans la zone de Toulouse.
Cette dernière est en effet, en Occitanie, la plus exposée à la crise, avec 17% d’emplois dans les secteurs les plus impactés, « majoritairement dans les activités de construction aéronautique », rappelle l’Insee. Les plans sociaux et le gel des embauches dans ce secteur ont des répercussions sur d’autres. « En particulier, les activités d’ingénierie et de programmation informatique sont très dépendantes de l’activité dans l’aéronautique, avec plus d’un salarié sur deux travaillant pour la filière », fait remarquer l’institut. C’est ainsi qu’en un an, en région toulousaine, le nombre de demandeurs d’emploi progresse de 20 % dans les métiers de l’industrie et de 40 % dans ceux de l’informatique et des télécommunications, « des hausses deux fois plus fortes qu’au niveau national ». Dans ces métiers, ce sont les jeunes ingénieurs qui ont le plus de difficultés à trouver du travail.
La zone de Toulouse enregistre aussi des hausses du nombre de demandeurs d’emploi nettement supérieures à la moyenne nationale dans d’autres domaines professionnels. L’Insee cite notamment le bâtiment et travaux publics, le transport et la logistique, ou le commerce. La progression est également marquée dans les métiers de la communication, des arts et du spectacle, « en particulier pour les demandeurs d’emploi sans activité ». L’institut souligne toutefois l’efficacité des mesures mises en place. « En particulier, l’élargissement du dispositif d’activité partielle permet de limiter le nombre de licenciements pour motif économique et d’éviter un afflux brutal de chômeurs ».
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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Commentaires
Retengr le 10/12/2024 à 17:52
Espérons que le secteur de l'aéronautique puisse reprendre son rythme rapidement mais malheureusement, ce n'est pas ce qui semble se profiler...