APOCALYPSE. Pour le journaliste et écrivain Pierre Jovanovic, la fin du monde est programmée et passera par un effondrement économique mondial, « c’est écrit dans l’Ancien Testament ». Le responsable ? La finance américaine.
Pierre Jovanovic, vous annoncez, dans votre dernier ouvrage « 666 », paru aux éditions Le jardin des Livres, l’effondrement économique et ce, à partir d’une interprétation des Evangiles…
Plus précisément à partir du texte de l’Apocalypse de Jean. Dans mon livre précédent « 777 », j’ai déjà démontré que ma méthode d’analyse du texte de Jean était juste puisque j’y avais annoncé que le Pape Benoît XVI quitterait le Vatican. Mon approche me permet d’affirmer aujourd’hui dans « 666 », que l’apocalypse écrite par Jean décrit un cataclysme monétaire. Le monde va s’arrêter car il n’y aura plus d’argent nulle part, la faute aux gouvernements qui auront utilisé la planche à billets pour financer leurs dépenses aux dépens du peuple.
Qu’entendez-vous par « le monde va s’arrêter » ?
De la même façon qu’il a failli s’arrêter en octobre 2008 quand le gouverneur de la Banque centrale d’Angleterre, par exemple, a décidé que, si les politiques ne trouvaient pas de solutions, il gèlerait l’intégralité du réseau de distributeurs automatiques. Cela aurait déclenché une panique bancaire dans les autres pays d’Europe. C’est pour cela qu’il a été décidé, avec l’aval de Nicolas Sarkozy, de prendre l’argent du peuple pour sauver les banques !
Nous revivrions alors un « octobre 2008 » ?
En mille fois plus puissant. En 2008, l’exposition des dérivés (produits toxiques financiers) était de 55 000 milliards. Aujourd’hui, la seule Deutsch Bank en a plus de 60 000 milliards. Ce qui explique sûrement pourquoi les deux patrons de cette dernière ont démissionné vendredi dernier…
« La sortie du standard « or » en 1971 a conduit le monde à sa perte ! »
Pour illustrer vos propos, vous faîtes référence à la bête à 7 têtes de la mythologie chrétienne. Elle incarne pour vous le Dollar américain, le diable ?
Plus précisément la planche à billet américaine. Aujourd’hui, un dollar émis en 1913 ne vaut plus que 4 centimes alors qu’une pièce d’or de la même époque vaut toujours 200 euros. Lorsque nous sommes sortis du standard « or » en 1971, le monde est allé à sa perte, dans une apocalypse financière géante. Ainsi, ma théorie repose sur le fait que la planche à billet est une menace réelle. Les USA impriment du « papier », de la monnaie de singe, pour racheter le monde. Trois mois après la sortie de mon livre, la situation était tellement désespérée que la Banque centrale européenne a fabriqué pour 1 100 milliards de planches à billets qu’elle utilise pour acheter des actions IBM afin de remonter les cours et donner l’impression au monde entier que tout va bien.
Qu’est-ce qui pourrait encore juguler cet effondrement ?
Plus rien ! C’est fini ! Quelque chose aurait pu être fait en 2008 notamment en nationalisant les banques. Deux détails auraient dû nous mettre la puce à l’oreille depuis longtemps en France : les salaires étaient indexés sur l’inflation jusqu’à ce que Jacques Delors revienne sur ce calcul amenant ainsi un ouvrier de 2015 à gagner moins qu’un ouvrier des années 1970. De même, le bas de laine des Français étaient composés des bons du trésor du gouvernement achetés en masse, mais aujourd’hui, il n’est plus possible d’en acquérir. En revanche, ce sont les banques japonaises qui les achètent, avec leur propre planche à billets.
Selon vous la politique américaine repose sur une volonté : voler l’or des Etats ?
Par l’endettement global et massif de la France, nous allons être obligés de rembourser nos emprunts et c’est à ce moment-là que les américains vont nous demander notre or. Par exemple, lorsque Papandréou était au pouvoir en Grèce, et que le FMI leur avait prêté de l’argent pour éviter la faillite, ce dernier avait expressément mentionné qu’en cas de non remboursement, tout l’or de la Banque centrale d’Athènes serait saisi. Et comme tout le monde le sait, le FMI, c’est Washington !
Mais quel serait l’intérêt des USA de provoquer un effondrement monétaire dans lequel ils seraient forcément aspirés eux-mêmes ?
C’est une course contre la montre ! Ils sont en train de tout racheter avant que tout ne s’arrête car ils savent que leur système est mort! Ce n’est pas par hasard que le Brésil, la Russie et la Chine ont développé leur propre système bancaire et n’utilisent plus le Dollar comme monnaie de référence…
Pierre Jovanovic sera en dédicace le 13 juin, à 14h, à la Librairie Privat, 14 rue des Arts à Toulouse
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