TOMPASSE a présenté, le 7 avril 2021, cinq pistes pour relancer l’économie en Occitanie face à la crise du secteur aéronautique.
« Les entreprises de l’aéronautique, du spatial et des systèmes embarqués réunies au sein de Tompasse en sont convaincues : l’avenir de l’Occitanie passe par la capacité de l’ensemble du tissu industriel à surmonter la crise, à innover et à saisir les nouvelles opportunités de développement. Des défis qu’elles pourront relever à condition de préserver leurs performances et leur compétitivité », souligne Christophe Cador, le président de TOMPASSE (pour Toulouse Occitanie Méditerranée Pyrénées Aéronautique Spatial & Systèmes Embarqués, ndlr). Ce collectif, qui regroupe les principaux industriels de l’aéronautique, de l’espace et des systèmes embarqués en Occitanie, s’est penché sur le problème et a dévoilé, ce mercredi 7 avril, cinq propositions pour accompagner la reprise, détaillées dans un Livre Blanc.
Suite à la crise très sévère que traverse cette industrie, TOMPASSE s’est interrogé sur les solutions à apporter. « La filière n’est pas restée inactive : gouvernement, région, chambre de commerce… Tout le monde s’est mobilisé pour trouver des pistes de survie et de redéploiement, et éviter que le système ne s’effondre. Nous comptons sur le soutien de l’État français. Nous n’avons pas de doutes sur le redémarrage du transport aérien.Les pistes que nous avons dégagées -et certaines propositions ont déjà eu un écho très favorable auprès des services de l’État », précise Christophe Cador.
Proposition 1 : Mettre en œuvre rapidement le plan de soutien pour accompagner et transformer durablement les entreprises
« Nous constatons une certaine méconnaissance de la part des PME des plans de soutien existants », explique Denis Allard, directeur de l’établissement de Toulouse de Thales Alenia Space. « Toutes ne vont pas survivre. Pour contrer cette crise du secteur aéronautique et relancer l’économie en Occitanie, il s’agit de déterminer les petites entreprises qui ont du potentiel et de les aider, notamment pour qu’elles récupèrent les subventions dont elles ont besoin ».
Proposition 2 : Mobiliser industriels et acteurs du territoire autour des enjeux de la mobilité décarbonée
« Nous avons un genou à terre mais nous avons la perspective de rester leaders dans nos secteurs », tranche Damien Proust, responsable de l’ingénierie de propulsion d’Airbus Group. « La décarbonation de l’avion constitue un objectif de premier ordre pour l’ensemble des acteurs de la filière. La question pour l’Occitanie est de savoir comment mutualiser ces technologies sachant qu’une collaboration intéressante peut être mise en place avec le secteur académique -universités, ingénierie, laboratoires, centres de recherche, Aerospace Valley ».
Proposition 3 : Financer des projets industriels à forte valeur ajoutée par la mise en commun des fonds de revitalisation économique
« La question est de survivre et de pouvoir payer les salaires en fin de mois, pour que les entreprises perdurent et ainsi préserver l’emploi », explique Olivier Pedron, président de Rockwell Collins France et de l’Hotellier (Collins Aerospace). « Pour profiter et accélérer la volonté politique étatique et régionale, il faut trouver de nouvelles solutions industrielles qui soient mutualisées. Pour cela, nous proposons de réunir représentants de la puissance publique, collectivités, industriels, centres de recherche et ingénieurs pour identifier de nouvelles solutions technologiques. C’est un levier indispensable pour contrer la crise du secteur aéronautique et relancer l’économie en Occitanie ».
Proposition 4 : Promouvoir la création d’une Mobility Valley en Occitanie afin de répondre aux nouveaux enjeux de la mobilité
De l’avion aux satellites en passant par les systèmes embarqués de la branche souterraine et maritime : l’aéronautique veut s’appuyer sur la diversité de ses industries. « Nous préconisons la création d’un cluster technologique centré sur la mobilité : une Mobility Valley qui pourrait mutualiser les ressources et les efforts entre constructeurs et sous-traitants », explique Denis Allard.
Proposition 5 : Mettre à profit les disponibilités des salariés en APLD pour des actions ambitieuses et variées
« Avec la mise en place de l’activité partielle de longue durée (APLD) dans les entreprises frappées par une baisse significative de leur activité, nombre de collaborateurs de la filière aéronautique vont disposer, en moyenne, de deux jours non travaillés qui leur seront payés », explique Olivier Pedron. « C’est pourquoi nous préconisons de mettre en place un certain nombre de dispositifs qui permettraient de tirer avantage de ce temps à disposition des salariés, sur la base du volontariat. Par exemple ? Aller parler des mobilités dans les collèges et lycées pour expliquer les métiers de l’aéronautique, les parcours pour y accéder, intervenir auprès d’associations d’aide au retour à l’emploi, dans les start-up, PME ou TPE… »
Les membres de TOMPASSE ont exhorté les étudiants qui pourraient avoir des doutes aujourd’hui à « conserver leur confiance dans le secteur aéronautique », indiquant que, malgré des « changements fondamentaux d’épicentre, nos propositions visent à ce que Toulouse garde son statut de capitale mondiale de l’aéronautique ».
Face à une crise due à la pandémie, à l’instar du Livre Blanc de TOMPASSE, des initiatives voient le jour à Toulouse pour repenser l’avenir de l’aéronautique.
Commentaires