MIRAGE – Après la privatisation partielle de l’aéroport de Toulouse-Blagnac par la société Casil Europe (ex-Symbiose), les investisseurs étrangers – à l’image des Qataris et des Chinois – veulent miser sur le prochain parc des expositions de Toulouse Métropole qui doit voir le jour en 2020. Seul hic, le budget initial de 308 millions d’euros HT consacré au projet n’est toujours pas bouclé.
Par Kevin Figuier
Aux grands projets, les grands moyens. Le futur parc des expositions (PEX) de Toulouse Métropole, imaginé en 2009 devait voir le jour en 2017. Reportée, son ouverture est désormais programmée pour 2020. Basé principalement sur la commune d’Aussonne, le futur PEX de Toulouse Métropole offrira une surface 70.000 m² d’exposition couverte contre 40.000 m² pour l’actuel parc des expos, situé sur l’île du Ramier.
Dessiné par le cabinet néerlandais Office for metropolitan détenu par l’architecte Rem Koolhaas, le coût total hors taxe et provisoire avoisine les 308M d’euros. Les travaux dont la construction des bâtiments est estimée à 154M d’euros, l’aménagement à 67,6M€ et le ‘’pôle multimodal’’ à près de 16,4M€. À cela, les frais d’études du cabinet et les ‘’mesures de compensation’’ environnementales sont respectivement de 58,5M€ et de 500.000€. D’ores et déjà, 10M€ ont été versés pour finaliser les dernières acquisitions foncières sur les communes d’Aussonne et de Beauzelle, portant ainsi l’enveloppe financière à 24M€ pour le foncier. C’est 12,3M€ de plus sur le budget initial estimé.
Qui sont les financeurs ? « L’opération est majoritairement assurée par Toulouse Métropole », explique le site Internet du futur PEX. Avec les co-financeurs comme le Conseil départemental et régional, un partenariat public/privé est aussi envisagé. La Région a été sollicitée pour 50M€ mais l’institution a débloqué 30M€ lors de la dernière assemblée plénière. Quant au Département, aucun chiffre n’a été communiqué mais des palabres sont en cours. Le budget des 308M€ n’est toujours pas réuni et les marges de manœuvre sont difficiles.
Reste les investisseurs étrangers comme Casil Europe (Ex-Symbiose, consortium chinois de fonds d’investissement), société immatriculée à Paris mais dont les fonds sont Chinois, s’est porté actionnaire à hauteur de 49,9% des parts € – soit 308M€ – pour la gestion de l’aéroport Toulouse-Blagnac. C’est ce même investisseur qui souhaite investir dans le futur PEX pour « plusieurs dizaines de millions d’euros. » À cela, les Qataris ont emboité le pas en souhaitant ouvrir un hôtel à cinq étoiles dans le périmètre direct du futur PEX. Là aussi, aucun chiffre n’est communiqué sur le nombre de chambres ni sur le montant d’investissement par les fonds Qatar.
Il plane sur ce projet du futur parc des expositions beaucoup d’incertitudes financières. Si le tour de table est bouclé fin 2015, les travaux débuteront en 2016. En période de restrictions budgétaires, la nécessité d’une telle infrastructure est remise en question, non pas sur le fond du projet mais sur la période opportune pour un tel projet d’envergure métropolitaine.
La rédaction
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