La majorité régionale, présente ce jeudi 17 décembre, en Assemblée plénière, son budget primitif 2021 pour l’Occitanie. Particularité de cet exercice : toutes les lignes comptables sont évaluées sur leur impact environnemental. Une première en France à l’échelle régionale.
« Concilier écologie et économie. » Telle est l’ambition de la Région Occitanie. Celle-là même qui souhaite devenir la première de France à énergie positive. Et c’est ce que la majorité, portée par Carole Delga, entend concrétiser au travers de son budget primitif 2021. Ce dernier sera « sérieux, offensif et vert », résume la présidente de la Région. La priorité y est donnée à la protection de la population, que ce soit sur le plan sanitaire, économique ou environnementale, et à la transformation des modèles de production et de consommation. « Il s’agit de la traduction de notre action politique, de notre vision. L’objectif étant de réduire les inégalités, tout en augmentant notre attention envers la planète », rajoute Carole Delga.
Avec un budget dont plus de la moitié des mesures répondent aux critères définis par le Pacte vert, signé en novembre dernier, l’Occitanie donne à l’écologie une dimension transversale, qui intègre l’ensemble des politiques régionales, tous domaines confondus. Issu de la Convention citoyenne, durant laquelle 100 Occitans tirés au sort avaient été mobilisés, ce contrat moral a permis la mise en place de plusieurs mesures : l’éco-chèque réparation, la mise en place d’un réseau de fret intrarégional par les cars et trains régionaux, l’accompagnement des structures culturelles pour le renouvellement de leur matériel d’éclairage, le développement de nouvelles formations aux métiers environnementaux, le développement des circuits-courts ou encore l’objectif zéro déchets à l’horizon 2030.
À cela s’ajoute l’adoption par la collectivité d’Occitanie d’un “budget vert”. « Il s’agit d’évaluer nos dépenses au regard des émissions de gaz à effet de serre, de connaître l’impact carbone de chacune de nos actions », précise Agnès Langevine, vice-présidente de la Région, en charge de la transition écologique. Ainsi, ligne par ligne, le budget a été passé au crible.
Pour ce faire, la Région a travaillé avec l’Institute for climate economics, structure fondée par la Banque des Territoires et l’Agence française de développement. Les évaluations ont été menées en s’appuyant sur sa méthode de classification. Ainsi, 16,2% des dépenses sont estimées comme étant “très favorables” à l’environnement. On y retrouve les investissements dans la rénovation énergétique et dans les infrastructures ferroviaires. 9,6% du budget de la Région Occitanie est classé sous l’étiquette “favorable”. Il s’agit principalement des financements qui concourent indirectement à l’efficacité énergétique, en créant un écosystème favorable au climat, tels que le développement des circuits courts et d’aide aux commerces de proximité, le soutien à l’éducation à l’environnement et au développement durable.
4,4% des investissements de la Région seraient encore “défavorables” au climat, à savoir les actions carbonées, tels que le transport aérien et les routes nationales et départementales. Quant aux 60,8% de dépenses restantes, elles sont jugées comme étant “neutres”, telles les aides aux secteurs sportif et culturel, les mesures de solidarité et de lutte contre les discriminations par exemple, qui n’ont pas d’impact sur le climat.
« L’objectif étant bien sûr de mesurer les trajectoires pour augmenter la part “favorable” de notre budget », affirme Agnès Langevine. Une démarche qui nécessitera des fonds, « mais qui permettront également d’en lever, en mettant notre budget vert en avant », estime l’élue.
Car Carole Delga a fixé le cap : « Je ne veux pas céder aux sirènes moralistes ni défaitistes. Par notre budget où les investissements restent forts, malgré les baisses de dotations et la contraction de l’économie, notre politique restera résolument volontariste. » « Des investissements de l’ordre de 1,4 milliards d’euros (+12%), que les 115 millions d’euros d’économies réalisées grâce à la fusion des régions, et le niveau d’endettement le plus bas de France, permettent », selon la présidente de la Région. À mettre en balance avec les dépenses de fonctionnement qui elles, ont augmenté de 0,8%, portant le budget primitif 2021 à 3,7 milliards d’euros (+5,9% en un an).
Celui-ci donne priorité au maintien de l’emploi, avec un budget de 592 millions d’euro consacré à la jeunesse et à l’éducation et de 450 millions d’euros à l’emploi, la formation professionnelle et l’apprentissage. Également, 1,3 milliards d’euros sera dédié « aux nouveaux modes de vie plus solidaires ». Ainsi, les transports et les infrastructures disposeront d’un budget de 855 millions d’euros, quand l’économie, l’industrie et les services aux entreprises partageront 256 millions d’euros du budget.
Budget sur lequel pèse également un nouvel emprunt. 344 millions d’euros, qui auront des répercussions sur l’exercice 2021. « Ce crédit est le résultat d’investissements d’urgence dus à la crise sanitaire, économique et sociale », explique Carole Delga. Mais elle l’assure : « Nous maîtrisons totalement notre solvabilité, notre capacité de désendettement n’étant portée qu’à six ans au lieu de quatre ans, un an plus tôt. » L’encours de dette atteint lui, les 413 euros par habitant et par an en 2020. « Le résultat d’une gestion sérieuse et saluée par la Cour des comptes », conclut la présidente de la Région.
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