Lancé en 2019, Alter’Venture est un dispositif porté par l’Union Régionale des SCOP (URSCOP) destiné à accompagner les sociétés coopératives et les entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) d’Occitanie dans leur développement. Cette année, 7 entreprises de l’ex-Midi-Pyrénées font partie de la “promo 2020” d’Alter’Venture.
Un bureau d’études thermiques qui souhaite développer des éco-matériaux pour la rénovation des bâtiments, un centre de formation en géomatique qui veut améliorer l’employabilité des personnes, ou encore, une association d’insertion par le sport… Tous ces projets font partie d’Alter’Venture, un accélérateur d’entreprises implanté sur le territoire d’ex-Midi-Pyrénées depuis deux ans.
L’objectif du dispositif Alter’Venture est de chaperonner des entreprises déjà existantes qui souhaitent se développer ou porter un projet spécifique. Pour cela, pendant 6 mois, des membres de l’Union Régionale des SCOP d’Occitanie et des intervenants externes accompagnent les structures à travers différents ateliers et rencontres. L’année dernière, quatre entreprises se sont lancées, et cette année, elles sont sept. Au total, ce sont onze structures qui ont profité du programme pour se développer. « L’intérêt de faire des “promos” est de créer une forme de solidarité de groupe. C’est dans cette atmosphère que l’on apprend le plus des autres », explique Cyrille Rocher, directeur de l’Union Régional des Scop (URSCOP).
Ces parcours sont financés à 90 % par la Région Occitanie, la Banque des Territoires, la Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon et la Confédération Générale des Scop. Les 10 % restants sont à la charge des entreprises, à hauteur de 1 500 euros.
L’Économie Sociale et Solidaire (ESS) concerne un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations ou fondations. « Ce sont des entreprises qui, soit par leur finalité, soit par leur organisation, vont concourir à une société plus juste. » explique Guillaume Fondeur, délégué régional au sein de l’Union Régional des Scop. Elles se démarquent donc soit par leur activité (ex : entreprises d’insertion), soit par la façon dont elles sont constituées (ex : société coopérative de production). Elles sont fondées sur les principes de “solidarité” et d'”utilité sociale”, et en interne, la gestion y est démocratique et participative.
Les entreprises de l’ESS ont pour objectif de concilier l’économie et le social avec, notamment, l’ambition de créer des emplois et des richesses au niveau local. Elles tentent d’allier performances économiques durables, respect de l’environnement, protection et développement de l’emploi, gestion éthique, primauté de l’intérêt collectif sur l’intérêt individuel, lien social et rayonnement territorial. L’ESS représente plus de 12 % de l’emploi total de la Région Occitanie.
« Doter les dirigeants des facteurs clés du succès nécessaire pour développer leur projet d’entreprise », explique Cyrille Rocher. Concrètement, l’accompagnement peut se faire pour différents projets tels que la naissance d’un nouveau service, la création d’une future structure dans un autre territoire, ou tout simplement, le développement interne. Pour intégrer le parcours, les sociétés doivent candidater auprès de l’URSCOP. Puis un comité de pilotage effectue une sélection.
Le dispositif se décompose en trois parties. « La première partie est axée sur le diagnostic de l’entreprise, la seconde partie concerne la construction du projet stratégique et la troisième partie traite du financement de ce dernier », explique Guillaume Fondeur. L’accompagnement prend différentes formes : journées collectives, ateliers de travail entre pairs, rendez-vous individuels avec des accompagnateurs, rencontres avec un consultant, “mentorat” avec une entreprise aînée et accès illimité à une plateforme de réponses en ligne pour tout ce qui concerne le juridique, le marketing, etc.
En France, Alter’Venture est le seul accélérateur qui s’engage auprès des entreprises de l’Économie Sociale et Solidaires et des sociétés coopératives. Et le dispositif possède une vision bien différente du développement. « Un accélérateur classique va favoriser le maximum de plus-value à court terme. Nous, nous favorisons la pérennité de l’entreprise sur le territoire, et augmenter ou améliorer son impact environnemental ou social », souligne Guillaume Fondeur. Contrairement aux autres incubateurs ou accélérateurs, la particularité d’Alter’Venture est d’agir pour le développement économique, certes, mais aussi pour le développement social et territorial des structures participantes. Selon Cyrille Rocher, ce modèle, tourné vers l’humain et l’environnement, est d’ailleurs mieux considéré par les jeunes : « Aujourd’hui, les coopératives répondent très clairement aux attentes des nouvelles générations de salariés. Eux, cherchent à travailler dans une entreprise qui a une raison d’être. » Cette “utilité sociale” est au cœur du dispositif, qui favorise avant tout, l’impact positif sur la société.
Alix Drouillat
Commentaires