Afin d’assurer la relance économique de l’Occitanie, la Région et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) ont travaillé de concert au développement de nouveaux outils. La participation de la collectivité au capital des TPE et PME locales pour assurer la relocalisation des productions, et l’épargne participative au service des petites entreprises en font partie.
Une fois passée la mise en place des plans d’urgence pour soutenir les entreprises durant la crise due à la Covid-19, il est primordial de se pencher sur la relance économique de l’Occitanie. C’est en tout cas l’objectif de la Région. « Nous avons accompagné plus de 50 500 entreprises et sauvegardé 250 000 emplois, soit quatre fois plus qu’au cours des quatre dernières années. Avec l’ensemble des acteurs et partenaires, dont la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) d’Occitanie, nous faisons “pack” et travaillons de concert pour proposer des solutions agiles et justes », explique Carole Delga, présidente de la Région.
Parmi les outils identifiés, l’actionnariat de la Région dans les petites (PME) et très petites entreprises (TPE). Pour ce faire, la collectivité a créé une Agence régionale des investissements stratégiques (Aris). Cette dernière lui permet d’investir directement dans les entreprises locales. Qu’il s’agisse de création, de diversification, de développement ou de transformation, les sociétés pourront ainsi demander à la Région de devenir actionnaire minoritaire. « Cela leur permettra notamment de gagner la confiance des banques et de pouvoir se laisser du temps », précise Carole Delga. Dotée d’une enveloppe de 45 millions d’euros, l’Aris soutiendra plus de 30 projets sur 5 ans et permettra de sauvegarder ou de créer 4 000 emplois.
Cette opportunité d’actionnariat est proposée aux entreprises d’intérêt stratégique qui participent à l’autonomie et la souveraineté régionale. Car l’objectif final reste la relocalisation des activités et du savoir-faire. Notamment dans les secteurs de la santé, de l’alimentation, de la transition climatique, des transports intelligents et du numérique. Une volonté qui fait suite aux différentes défaillances, d’autant plus prégnantes depuis le début de la crise sanitaire : « Celle-ci a profondément remis en question la pérennité de l’appareil productif français, confronté à des manques stratégiques dans les chaînes industrielles, et exposé aux difficultés d’approvisionnement et aux restrictions de circulation », constate-t-on à la Région.
Des observations partagées par la CCI Occitanie. D’autant qu’aujourd’hui, « 40% des entreprises ayant eu recours à la délocalisation, souhaitent maintenant relocaliser », certifie Alain Di Crescenzo, président de la chambre consulaire. Selon lui, pour des raisons d’augmentation des coûts de production, de logistique et de sécurité. Parallèlement, une étude menée par le cabinet PWC rapporte que la France a importé une centaine de produits qui pourraient être fabriqués dans l’hexagone. En Occitanie, c’est notamment le cas des cellules de batteries, des polymères, des composants électroniques ou encore des produits d’injection plastique.
Autre levier permettant de dynamiser la relance économique en Occitanie, l’épargne populaire. Celle-ci a considérablement augmenté durant la crise sanitaire mais n’est pas, pour autant, réinjectée dans l’économie réelle, au grand dam de Carole Delga. Pour inciter les ménages à investir dans les entreprises locales, la Région et la CCI ont développé un portail régional du financement participatif et citoyen des porteurs de projets occitans, opérationnel dès le mois d’avril prochain.
L’idée est de proposer aux particuliers, ayant envie de donner un sens à leur épargne, de placer leurs économies sur la plateforme qui, elle, assurera l’affectation des fonds à des projets régionaux, créateurs d’emplois locaux. De plus, l’implication de la Région et de la CCI permettra d’assurer un retour sur investissement : « Le capital sera garanti et la rémunération supérieure à celle du Livret A », promet la présidente de la Région, qui tempère tout de même en précisant qu’elle ne dépassera pas les 5%.
Comptant sur la citoyenneté des Occitans, la collectivité et la CCI estiment que le portail régional du financement participatif et citoyen permettra de soutenir 200 projets en cinq ans, et de lever 20 millions d’euros.
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