Ne voyant toujours pas le bout du tunnel, les acteurs du monde de la culture organisent un rassemblement ce jeudi 4 mars à Toulouse. Une manifestation pour marquer l’anniversaire de l’arrêt des activités et réclamer de nouvelles mesures d’aide jugées indispensables à la survie du secteur.
Ils ne veulent surtout pas laisser se propager la petite musique selon laquelle les mesures d’aide mises en place par le gouvernement régleraient tous les problèmes. Ce jeudi 4 mars, un an jour pour jour après l’interdiction des rassemblements de plus de 5000 personnes qui marquait le début d’une année catastrophique, les acteurs du monde culturel organisent un nouveau rassemblement à Toulouse pour alerter sur les dangers qui menacent plus que jamais l’ensemble du secteur. Rendez-vous est donné à 14 heures devant la préfecture de région, dans le cadre d’un appel national lancé par de nombreux syndicats du monde du spectacle vivant et des arts en général.
Parmi les revendications figure bien évidemment la question d’une deuxième « année blanche ». Cette mesure permettant aux intermittents du spectacle de prolonger leurs droits à l’allocation-chômage avait été obtenue de haute lutte en mai dernier. « Or, contrairement à ce que pourraient laisser croire les propos ambigus de la ministre de la culture, elle n’a, pour l’instant, pas été reconduite au-delà du 31 août 2021. Les pistes à l’étude actuellement pourraient ne concerner qu’une catégorie seulement de professionnels, voire consister en des compensations sans lien avec l’assurance chômage. Rien n’est acquis », explique Michel Vié, responsable de la CGT-spectacle en Haute-Garonne.
Si les acteurs culturels demandent à l’État un engagement ferme et rapide sur la prolongation de l’année blanche, ils tiennent également à rappeler que ce dispositif, bien qu’indispensable, ne constitue qu’un filet minimal de sécurité. « Il ne faut pas oublier que les intermittents ne vivent pas que de l’assurance chômage mais aussi et surtout de leur travail salarié. Or, la majeure partie d’entre eux en est privée depuis plusieurs mois. De fait, beaucoup voient leurs droits fondre », poursuit Michel Vié. Ce dernier évoque ainsi de nombreux cas d’intermittents se retrouvant dans l’impossibilité d’obtenir des indemnités en cas de congés maladie ou de maternité.
Ainsi, face à un soutien « qui montre ses limites », structures et salariés réclament de concert la création d’un « fonds pour l’emploi direct afin de salarier des répétitions, enregistrements et captations qui ne sont pas financés alors même qu’ils sont encouragés par la ministre de la culture ». « C’est notre revendication première. Même lorsqu’ils ne sont pas devant le public, les artistes effectuent tout un travail qui n’est pas rémunéré. La problématique n’est pas nouvelle mais la crise la fait d’autant plus ressortir. Cela doit être l’occasion de se pencher enfin sur le sujet », avance le représentant syndical.
Enfin, en ce qui concerne l’épineuse question de la réouverture des lieux culturels, les organismes souhaitent une concertation transparente pour en définir les conditions. « Parler de réouverture de manière générale est un leurre. Les réalités sont totalement différentes entre un petit théâtre comme le Grand-Rond et un gros festival comme Garorock. Nous comprenons bien que dans certaines situations, la réouverture est impossible à mettre en œuvre. Elles ne peuvent donc se faire qu’au cas par cas, ou, par exemple, être pensées en termes de bassins d’emplois », insiste Michel Vié.
Alors qu’un retour à la normale ne semble toujours pas à se profiler à l’horizon, le monde de la culture entend profiter de cet anniversaire pour se faire entendre et éviter des dommages irréversibles.
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