SAC À DOS. Voici une randonnée inédite au fil de la Garonne : l’ancienne voie des pèlerins, de Toulouse à Saint-Bertrand-de-Comminges au pied des Pyrénées. Soit 170 km et 41 communes traversées. Le JT a testé une partie de ce GR 861, dit Via Garona. Avant la marche inaugurale début juillet.
Tout part de la basilique Saint-Sernin, au cœur de Toulouse. Pour rallier un autre carrefour des chemins de Compostelle : Saint-Bertrand-de-Comminges, à 170 km au Sud, au pied des Pyrénées. En longeant la Garonne. D’où le petit nom du GR 86, ce nouveau chemin de grande randonnée : la Via Garona.
La première étape consiste à rejoindre le Capitole, filer vers Notre-Dame-de-la-Daurade, traverser le Pont-Neuf et la Prairie des Filtres pour sortir de Toulouse, une fois n’est pas coutume, par le chemin de halage. Direction Muret à 25,9 km. Puis ce sera Noé, 21,5 km plus loin. Toujours en bord de Garonne, en alternant berges et crêtes, passages boisés et urbains. La chaîne des Pyrénées en toile de fond.
Si les étapes sont longues, elles sont sans difficulté technique. Chacun peut les adapter à sa guise, les réduire pour une balade familiale. Et profiter de cette plongée dans l’histoire. Comme à Rieux-Volvestre, où l’arrivée est superbe avec la cathédrale et les maisons à colombage, enroulées dans un méandre de l’Arize. En faisant route vers Martes-Tolosanes, par un itinéraire plat le long du canal hydroélectrique, le visiteur apprendra que le nom évoque les « martyrs toulousains ». À Castillon-de-Saint-Martory, patrie de Norbert Casteret, impossible de ne pas évoquer ce spéléologue qui prouva que la Garonne coule vers le Nord.
À Saint-Gaudens, la collégiale romane et le cloître sont incontournables. Avant d’y arriver, le GR s’éloigne du fleuve pour une boucle par les ruines de l’abbaye de Bonnefont, fondée en 1136. Un lieu surprenant, isolé de tout.
Les 24 derniers kilomètres mènent aux Pyrénées. En remontant par les bois sur les crêtes surplombant la Garonne, les montagnes se dressent et offrent un panorama exceptionnel. Saint-Bertrand-de-Comminges, ancienne cité épiscopale, semble posée à leur pied.
De retour dans la plaine, après la basilique Saint-Just-de-Valcabrère, viennent les vestiges antiques de Saint-Bertrand, et, tout en haut des escaliers, son impressionnante cathédrale. Vous êtes arrivés. Vous avez mis vos pas dans ceux des pèlerins de jadis. Et c’est presque un miracle. Car ce tracé naturel était tombé dans l’oubli. Les deux grandes voies jacquaires boudent cette vallée, celle d’Arles est au Nord et celle du Piedmont plus au Sud.
En 2012, Jean-Marc Souchon marche de Toulouse à Saint-Gaudens (alors qu’il ralliait Aix-la-Chapelle à Porto…) et suspecte qu’il existait là un chemin inusité. « Je suis tombé sur le récit d’un pèlerin italien du XVIIe (…) qui a effectué trois pèlerinages à Compostelle. Par deux fois, il est passé par la vallée de la Garonne ». Le Toulousain effectue des recherches et retrouve l’ancienne voie. Le Comité départemental du tourisme, la Fédération de randonnée pédestre 31 et les collectivités traversées adhèrent au projet. Une centaine de bénévoles aide au balisage, un topoguide est écrit, des hébergements listés… La Via Garona renaît.
Découvrir la marche en groupe
La randonnée inaugurale propose 7 étapes du 1er au 7 juillet. Inscriptions jusqu’à fin juin : 05 34 31 58 31, randopedestre31, haute-garonne.fr. Tarifs de 5€ la journée à 270€ la semaine avec visites, repas, bivouacs et transferts en bus.
Pour les autres : se procurer le nouveau topoguide “La Via Garona à travers la Haute-Garonne”.
Charline Poullain
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