Touche-à-tout de la danse, le chorégraphe et metteur en scène toulousain Rodolphe Viaud est nommé aux prochains Trophées de la comédie musicale 2019. Il multiplie les créations depuis bientôt 30 ans et rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Précoce. Pour lui donner le biberon, les parents de Rodolphe Viaud sont obligés d’éteindre la musique, qui l’obnubile. Dans les bals de village où ils l’emmènent, c’est lui qui fait l’attraction, en se trémoussant sur tous les airs. Et bien qu’ils le prédestinent à une carrière de cuisinier, « parce qu’à l’époque il était rare qu’on se dise “tu seras danseur mon fils”, rien ne le détourne de sa passion. C’est à deux pas de l’épicerie qu’ils tiennent, au centre-ville de Toulouse, qu’il découvre la Résidence des arts, où il apprendra le sien.
Martial. Ses dix années de karaté au plus haut niveau lui donnent le goût de la discipline et le respect de son corps, en particulier de sa colonne vertébrale, “l’arbre de la vie”. Souple comme un chat, Rodolphe Viaud arrive à mettre ses jambes derrière sa tête, ce qui lui vaut son premier rôle au cabaret, celui de Valentin le désossé, un danseur de french cancan.
Bricoleur. Rodolphe Viaud est habile de ses dix doigts. De ses premiers points droits sous la machine à coudre de sa mère, aux armatures excentriques des spectacles qu’il crée pour les théâtres Barrière ou les cabarets du Moulin des roches, au sud de Toulouse, pas un bout de costume ne lui échappe. Il lui arrive aussi de monter sur scène entièrement nu, avec sa propre compagnie, dont la dernière pièce de danse “très contemporaine”, s’exporte jusqu’au lycée français de Singapour.
Toulousain. Né ici, diplômé de jazz ici, enseignant au conservatoire national ici, Rodolphe Viaud est viscéralement attaché à la Ville rose — s’il la quitte, ce n’est que pour le travail, à Paris, Lille, Bordeaux, Monaco ou Nuremberg. La plupart d’entre nous ont déjà assisté à l’un de ses spectacles, puisque depuis dix ans, c’est lui qui met en scène celui du 14 juillet et les festivités de Noël de Toulouse.
Comblé. L’artiste est nommé dans la catégorie chorégraphie aux Trophées de la comédie musicale 2019, décernés à Paris le 17 juin, pour le spectacle “Memphis Show”, qu’il a co-mis en scène avec Alexis Mériaux. “Je n’ai jamais été aussi fier en 29 ans de métier ! C’est une vraie reconnaissance”, qui lui permettra sans doute de créer davantage encore. Dans tous les styles, et pour tous les cœurs, parce que “la danse c’est plus que du mouvement, c’est la vie”, conclut Rodolphe Viaud.
Philippe Salvador
Philippe Salvador a été reporter radio pendant quinze ans, à Toulouse et à Paris, pour Sud Radio, Radio France, RTL, RMC et BFM Business. Après avoir été correspondant de BFMTV à Marseille, il est revenu à Toulouse pour cofonder le magazine Boudu.
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