Pour ses 15 ans, le Marathon des mots concocte un programme de rêve américain

Kerouac, Patti Smith, Stallone… La culture et la littérature américaine sont fondées sur des mythes et des personnalités fortes. Pour sa quinzième édition, le Marathon des mots propose un panorama littéraire du pays qui a fait de la démesure un standard.

Le Marathon des mots fête ses 15 ans. L’âge des rêves. C’est donc logiquement que ce festival international de littérature a projeté son regard loin de l’autre côté de l’océan, vers le Nouveau monde. La terre de tous les possibles et, surtout, de l’American dream. Du 25 au 30 juin, les Toulousains sont conviés, dans la Ville rose et dans 20 communes de l’agglomération, à découvrir les auteurs états-uniens les plus marquants des 50 dernières années. « La force du Marathon des mots, c’est d’aller chercher des voix émergentes, singulières. Nous ne voulions pas nous contenter d’explorer les grandes métropoles cosmopolites et intellectuelles comme New York ou Los Angeles, mais couvrir la totalité des territoires et des réalités des États-Unis. Nous avions à cœur de proposer des écrivains qui incarnent vraiment l’Amérique. Pour ne pas nous disperser et être trop réducteurs, nous avons choisi de débuter notre programme en 1969, une année importante qui marque le basculement du pays dans une nouvelle vision du monde », précise Serge Roué, le directeur de cet événement consacré à la lecture à haute voix.

«  Les Américains sont de formidables raconteurs d’histoires »

Lectures musicales et concerts littéraires, séances de méditation et de dédicaces, rencontres avec les auteurs, nuits blanches et projections diverses… Avec près de 200 propositions majoritairement gratuites, la programmation quadrille la terre de l’oncle Sam de long en large. Des classes ouvrières du Wisconsin croquées par Amy Goldstein, à la bourgeoisie déglinguée par Bret Easton Ellis en passant par le Nougayork du Toulousain Claude Nougaro, le public est emmené, par une armée de lecteurs souvent prestigieux, à la découverte d’une Amérique plurielle et fascinante. « Nous avons voulu parcourir les mythes américains. Dans tous ces récits, on retrouve la question communautaire en sous-texte. C’est un axe qui s’est imposé à nous. Le melting pot américain s’est systématiquement construit dans le frottement et les ruptures entre communautés. C’est le cas du film ‘’Rocky’’, que nous allons projeter en plein air au port de la Daurade et qui met en scène la rivalité entre les minorités noires et italiennes », analyse Serge Roué.

« C’est la première littérature mondiale », rappelle le programmateur qui se félicite de la venue de trois lauréats du prix Pulitzer, la plus grande récompense outre-Atlantique en la matière. « Chez eux, la dimension du récit est primordiale. Les Américains sont de formidables raconteurs d’histoires. Ils entretiennent une relation au réel très forte et se basent souvent sur un profond travail de documentation », précise-t-il. Et si l’Amérique a l’art de « se raconter », elle a également inspiré de nombreux auteurs français comme Agnès Desarthe, Gilles Leroy, Erwan Desplanques et Jérémy Fel qui y ont planté le décor de leurs derniers romans. Des œuvres à venir découvrir de vive voix.

Nuit blanche au théâtre de la Cité

En partenariat avec les Siestes électroniques et le Théâtre de la Cité, le Marathon des mots propose une nuit entièrement consacrée à l’année 1969, de 22h à 6h du matin. Des textes de Patti Smith, Jack Kerouac et des chansons de Serge Gainsbourg ou John Lennon retraceront les temps forts d’un été qui a changé le monde. Une soirée ponctuée de karaokés et de projections qui se finira par un DJ set dans une ambiance de boîte de nuit. Gratuit.

Infos pratiques
Du 25 au 30 juin 2019, à Toulouse et dans 20 communes de la métropole
www.lemarathondesmots.com