À l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur américain Léonard Bernstein, l’Orchestre national du Capitole célèbre quelques-unes de ses plus grandes œuvres. Légères ou intenses, magistrales et modernes, à l’image du maître.
Credit Edgar BrambisC’est un hommage très vibrant que l’Orchestre du Capitole veut rendre à Léonard Bernstein, dont on célèbre le centenaire de la naissance. Le maître, décédé en 1990, a marqué les esprits mélomanes autant par son œuvre prolifique que par son charisme : « Les musiciens qui ont joué avec lui en gardent un souvenir inoubliable. Léonard Bernstein était un compositeur incroyable mais aussi un chef d’orchestre extraordinaire, qui savait transmettre son art », s’enthousiasme Thierry d’Argoubet, délégué général de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Ce dernier fait ici référence aux émissions de télévision que Léonard Bernstein animait aux États-Unis, jusque dans les années 1970, pour faire découvrir aux jeunes la musique classique. La commémoration se devait d’être à l’image de ce génie aux multiples facettes : « Nous avons voulu donner plusieurs rythmes à cette soirée d’anniversaire, en faisant écouter un Bernstein tantôt espiègle, facile et souriant, tantôt intense, avec un regard différent, qu’on ne lui connaît pas forcément. »
L’ouverture, très ensoleillée, sera celle de “Candide”, son œuvre la plus jouée (et la plus célèbre après “West Side Story”), une comédie musicale explosive, librement inspirée du conte philosophique de Voltaire. Elle sera suivie de ”On the waterfront”, une suite symphonique d’après la musique du film éponyme d’Elia Kazan, datant de 1953. Une partition moderne, inventive, parfois dissonante qui dépeint la ville de New York, à la fois belle et violente. C’est la seule musique pour l’écran qu’ait signé le compositeur, si l’on excepte les adaptations cinématographiques de ses comédies musicales.
La deuxième partie sera consacrée au kaddish de Léonard Bernstein, sa “Symphonie numéro 3”, « une œuvre difficile, rarement jouée, qui n’attire pas forcément les foules. » « C’est courageux de l’avoir programmée », assure Thierry d’Argoubet.
« Faire écouter un Bernstein tantôt espiègle et facile, tantôt intense »
Le compositeur entame en effet son écriture en 1962, au lendemain du terrible procès Eichmann, en pleine crise des missiles de Cuba, au moment où la planète entière menace d’exploser. Léonard Bernstein prêche alors activement pour le désarmement nucléaire : « Son kaddish, inspiré d’une prière juive, était sa réponse musicale aux tensions incroyables que subissait le monde. Un hymne à la paix, qu’il dédiera à la mémoire de John F. Kennedy, assassiné peu avant que le manuscrit ait été achevé », retrace Thierry d’Argoubet.
Habitué de l’orchestre du Capitole, dont il a dirigé deux concerts du Nouvel An, l’organiste, pianiste et chef d’orchestre Wayne Marshall se fera l’interprète de cette soirée inédite : « C’est un grand spécialiste de la musique américaine en général et de l’œuvre de Bernstein en particulier. Il m’a fait découvrir à quel point l’Orchestre national du Capitole, à la personnalité sonore si particulière, arrive à s’y fondre magnifiquement », se réjouit le délégué général.
Hommage à Léonard Bernstein, sous la direction de Wayne Marshall, avec Leah et Judith Pisar en récitantes, Kelley Nassief pour Mezzo-Soprano, ainsi que le chœur et la maîtrise du Capitole. Vendredi 12 octobre à 20 heures, à la Halle aux grains de Toulouse.
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