Fin d’été à la mode grecque au théâtre du Grand Rond, avec les Mythos, duo de clowns qui tente tant bien que mal de réécrire les lignes de la mythologie. La pièce reprend tous les codes de la farce. Sans prétention, et franchement bon.
C’est l’histoire de ce bon vieux Zeus et de sa famille sacrément timbrée. Une histoire parmi les plus anciennes du monde, et qui, pourtant, inspire toujours nos contemporains. Lorsque Didier Pons et Philippe Brunet se rencontrent, il n’est encore ni question de cyclope, ni de trident. En revanche, le projet de mettre sur pied un duo de clowns, lui, arrive très tôt. « Nous avons mis nos envies en commun : mon clown à moi était attiré par de grandes choses, des tragédies, et celui de Philippe voulait des mécanismes et pouvoir interpréter plusieurs personnages », raconte Didier Pons. Une fois ces critères confrontés, la mythologie, avec son lot de barbes blanches de monarques, ses épopées familiales compliquées, ses toges et ses foudres, s’impose comme un formidable terrain de jeu. Nous sommes en 2004. Avec la metteuse en scène Nathalie Avondo – compagne de Philippe Brunet -, ils fondent la compagnie Clown Pour de Rire et plongent alors tous les trois dans l’univers complexe des divinités grecques : « Des recherches énormes pour un spectacle qui n’est finalement qu’une grosse farce ! »
Pas besoin d’avoir en tête l’arbre généalogique d’Apollon ou d’Athéna pour comprendre de quoi il retourne. Sur scène, Didier Pons et Philippe Brunet incarnent une quinzaine de personnages autour de l’avènement de Zeus au pouvoir… Les costumes, les perruques et les masques défilent au rythme des tentatives de ces deux clowns bien décidés à nous livrer leur version de ces légendes antiques. La mise en scène laisse libre cours à leur fantaisie, à leurs maladresses et leurs ratages jubilatoires. Parce qu’il faut bien l’admettre, les habitants de l’Olympe sont loin d’être parfaits.
Adultères, meurtres et magouilles, souvent dignes des faits divers les plus glauques, on se souvient tous de quelques anecdotes de la grande famille recomposée à l’origine de la création du monde grec. « Finalement, ces personnages sont plus proches des humains que des dieux », reconnaît Didier Pons. C’est peut-être pour cette raison que cette mythologie suscite toujours une certaine curiosité, notamment pour les plus petits, lorsque, sur les bancs de l’école, ils écoutent, à la fois émerveillés et horrifiés, les péripéties d’Ariane et de Thésée dans son labyrinthe ou celles d’Héra, au double statut : sœur et épouse de Zeus… « Cela doit sûrement faire écho à quelque chose chez les jeunes », analyse Didier Pons.
Mais les Mythos ne sont pas là pour faire de la psychologie. Ils parcourent les théâtres depuis quatre ans, à la rencontre d’un public varié, essentiellement familial, auquel ils aiment confronter leurs trouvailles scéniques pour adapter leur pièce, toujours dans un unique but complètement assumé : « Faire marrer les gens. » Après Avignon le mois dernier, les Clowns Pour de Rire reviennent sur leurs terres natales pour deux semaines au Grand-Rond, l’un des seuls théâtres toulousains qui reste ouvert tout l’été.
Un été théâtral
L’agenda du Grand-Rond est moins dense durant l’été, avec une programmation volontairement allégée et la suspension des apéros-spectacles qui reprennent en septembre. Pour autant, les portes restent ouvertes tout le mois d’août. À noter que la Cave Poésie ne ferme pas non plus avec, en revanche, des propositions exclusivement musicales avant la rentrée.
Claire Villard
Infos pratiques
Du 14 août au 1er septembre, au théâtre du Grand-Rond, 23 rue des potiers, Toulouse.
8€ à 12€ la place
05 61 62 14 85
www.grand-rond.org
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