Rire. Voilà dix ans que le Café-théâtre des Minimes enchante la scène toulousaine, avec humour et convivialité. Rencontre tout en simplicité avec Jamin Chtouki, son créateur et directeur.
Par Myriam Balavoine
On décèle, dans son léger accent, les origines belges de Jamin Chtouki. Il dit lui-même avoir « le gêne de la connerie ». Que cela soit dû ou non à son pays natal, c’est toujours dans l’humour que l’homme s’est épanoui. En parallèle de ses études, il forme un duo avec son ami Alil Vardar : les fous Alliés. Il monte sur scène pour s’amuser, puis bascule rapidement dans le monde de la comédie. Le duo rencontre un franc succès dans les années 90, notamment au festival d’Avignon. « J’ai été le premier surpris quand on nous a proposé de nous payer pour nos prestations ! » se souvient-il, n’imaginant pas, à l’époque, pouvoir vivre de cet art.
C’est en 1997 que Jamin Chtouki s’installe à Toulouse tandis qu’Alil Vardar cartonne dans la capitale avec son spectacle « Le clan des divorcés ». Le duo se sépare en 2003. A son tour, le bruxellois se lance dans l’écriture. Confronté aux refus de nombreuses salles quant à la diffusion de ses spectacles, il ouvre sa propre structure. « J’ai la volonté de ne pas ressembler à tous ces directeurs, de laisser la place à la création, aux amateurs, aux artistes locaux… » souligne-t-il.
Jamin Chtouki s’attache à développer camaraderie et symbiose au sein de son théâtre. S’il travaille depuis de nombreuses années avec certains des comédiens qui apparaissent dans ses pièces, il se refuse à créer une compagnie. « Je ne veux pas d’exclusivité sur les artistes. Ils sont libres d’aller jouer ailleurs s’ils le veulent. D’une certaine manière, cela leur permet d’apprécier le cadre de travail qu’ils ont ici », explique-t-il.
« On ne joue pas sur scène, on est. »
Porté par l’envie de partager sa passion, l’homme fait du Café-théâtre des Minimes un lieu convivial et accueillant, excluant toute prise de tête. « Nous proposons des comédies populaires, c’est-à-dire qu’elles s’adressent à tout le monde. Vous venez, vous posez le cerveau et vous vous amusez ! » explique le directeur de salle. Le choix de ne programmer que de l’humour est aussi à destination des enfants, et dans le but de leur ôter leurs aprioris sur le théâtre.
« Faire plaisir aux autres me procure du plaisir », résume-t-il. Altruiste, il recherche aussi bien cet enrichissement mutuel avec ses partenaires de scène qu’avec ses spectateurs. Et pour leur apporter une expérience unique, il laisse place à l’improvisation tout en faisant abstraction du mur entre scène et public. « Il faut rester naturel, jouer avec le cœur et les tripes. Le secret, c’est qu’on ne joue pas sur scène, on est. » dévoile Jamin Chtouki.
Et cette recette particulière fait ses preuves. Le Café-théâtre Les Minimes se démarque, amène des choses qui ne se font pas ailleurs, ou tout du moins de manière différente. Jamin Chtouki exporte aujourd’hui ses spectacles dans la plupart des pays francophones. Pour lui, « les gens aiment vraiment l’humour », ce qui participe de sa réussite. Capable de prendre du recul sur son travail, il considère que « le public a toujours raison. Il n’y a jamais de mauvais public, mais de mauvais comédiens ou de mauvaises pièces ».
« Là où le Rire est roi »
Jamin Chtouki foule les planches du théâtre aux côtés d’Angélique Infante, dans la comédie « 10 ans de mariage », écrite par son compère Alil Vardar et mise en scène par Roger Louret. A l’occasion des dix ans de la salle toulousaine, venez rire devant cette comédie moderne et décalée, à partir du 14 octobre.
Infos pratiques :
Café-théâtre Les Minimes, 6 rue Gélibert, 31200 Toulouse
Renseignements et réservations : 05.62.72.06.36 / contact@lesminimes.com
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