Ce jeudi 11 mars, depuis 10h30, la Coordination des intermittents Midi-Pyrénées (C-I-P MP) occupe le Théâtre de la Cité à Toulouse. À travers cette action, la C-I-P MP demande, notamment, l’annulation de la réforme de l’assurance chômage, l’égalité des aides dans tout le secteur ainsi que des indemnisations pour les emplois discontinus.
En soutien aux artistes, techniciens, guides conférenciers, extras et autres intermittents qui occupent le Théâtre de l’Odéon, à Paris, depuis le 4 mars, la Coordination des intermittents Midi-Pyrénées (C-I-P MP) appelle aujourd’hui à se rassembler à l’intérieur du Théâtre de la Cité de Toulouse. « Un mouvement national est en train de prendre forme », explique Lalou, comédien à la retraite et membre actif de la C-I-P. L’appel a été entendu par le Syndicat des Artistes Musiciens Midi-Pyrénées – CGT Spectacle (SAMMIP), le collectif de création d’actions et d’événements artistiques “Aux Arts Etc …” et le syndicat des travailleurs du secteur culturel “Sud Culture 31“.
À travers cette mobilisation, le C-I-P MP demande, de manière non-exhaustives :
• Le retrait pur et simple de la réforme de l’assurance chômage. Celle-ci prévoit d’allonger de 2 mois la durée nécessaire pour accéder aux droits du chômage (de 4 à 6 mois).
• La prolongation des droits à l’assurance chômage des artistes et techniciens du spectacle vivant et de l’audiovisuel, au delà du 31 Août 2021 et au minimum pendant un an après la reprise totale du secteur culturel
• L’élargissement de cette mesure dès maintenant à tous les travailleurs précaires, extras et saisonniers entre autre, qui subissent les effets de la crise
• L’ouverture de droits immédiats pour les cotisants peu importe le nombre d’heures cotisées.
• Des mesures d’urgence pour garantir l’accès à tous les travailleurs en emploi discontinu, mais aussi les auteurs, aux congés maternité et maladie indemnisés
• Des dispositifs d’aide à la diffusion sur tout le territoire régional et national, avec des moyens financiers et logistiques conséquents, une autre politique publique de la culture qui réponde véritablement aux besoins de tous ceux qui la fabriquent
• Des moyens pour garantir les droits sociaux, retraite, formation, médecine du travail, congés payés, etc… Dont les caisses sont menacées par la baisse des cotisations sociales.
Au théâtre de la Cité, à Toulouse, ce sont plus de 200 personnes qui se sont rassemblées ce matin. La Coordination des intermittents Midi-Pyrénées prévient : « Ce que nous défendons, nous le défendrons pour tous. » Autrement dit, les revendications ne concernent pas uniquement le secteur culturel. « Il est important pour nous de dire que la précarité, tout le monde la subit : intermittents, intérimaires, saisonniers… Nous menons un combat contre un problème sociétal », souligne Lalou. « Sur Paris, il n’y a pas que des intermittents du spectacle qui ont rejoint la mobilisation, il y a aussi des conférenciers et des extras. » À Toulouse, aussi, l’objectif est d’étendre la mobilisation à d’autres secteurs. « Nous espérons que d’autres vont nous rejoindre, que d’autres vont entrer dans la lutte. Nous indiquons simplement la direction à suivre », termine-t-il.
Dans un communiqué, le Théâtre de la Cité, à l’intérieur duquel sont rassemblés les manifestants, demande, lui, la réouverture des lieux de culture, dans le respect des consignes sanitaires. Or, les revendications de la C-I-P MP ne portent pas uniquement sur la réhabilitation des salles de spectacle. Lalou s’explique : « Cela ne sert à rien de rouvrir les salles sans régler auparavant les problèmes de précarité dans le secteur de la culture. Difficultés que la crise sanitaire n’a fait que renforcer. » De plus, il affirme que si les salles accueillaient à nouveau du public du jour au lendemain, le secteur assisterait à un “embouteillage des représentations”. Une situation ingérable, selon lui.
Autre revendication : la Coordination des intermittents Midi-Pyrénées demande à ce que les compagnies indépendantes bénéficient des mêmes aides publiques que les grands établissements présents à Toulouse : « Les politiques culturelles favorisent une culture de prestige, les lieux institutionnels, les grandes opérations qui permettent de donner une belle image de la ville. Or, 95 % des compagnies et des artistes qui ne se trouvent pas dans ce milieu élitiste ne perçoivent rien de la part de la Direction Régionale des Affaires Culturelle. »
Alix Drouillat
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