Deux fois par mois, des coupes de cheveux sont offertes aux sans-abris de Toulouse. Organisée dans les locaux du Droit au logement 31, cette idée émane d’un jeune coiffeur-barbier, Hugo Bacci. – Pauline Vilchez
© Franck AlixToulousain, Hugo Bacci est né et a grandi dans la Ville rose. Alors qu’il abandonne la fac d’histoire et son désir de journalisme, il déniche une vidéo sur des barbiers américains. « J’ai réalisé que leur culture me plaisait : tatouages, voitures, skates, rock’n roll … » Son goût pour les coupes rétro des années 1950 et l’ambiance punk et hardcore dans laquelle il baigne conforte le jeune à casquette et au look de skater, « dans l’envie de devenir barbier ».
Motivé par ce nouveau métier, Hugo Bacci se renseigne auprès des professionnels exerçant à Toulouse. « Mais tous me découragaient. Les coiffeurs-barbiers me disaient que le métier était mort », du fait notamment de l’arrivée du rasoir Bic dans les années 1970-1980. C’est dans un salon situé dans un bloc HLM d’Empalot qu’il rencontre un homme qui lui fait découvrir les techniques de rasage. « Il m’a montré qu’au-delà du métier, être barbier pouvait devenir une passion. » Ce moment de partage qui n’a duré qu’une heure, Hugo Bacci l’assure : il s’en souviendra toute sa vie.
Après son apprentissage, le Toulousain se retrouve sans emploi. « Je ne voulais pas travailler dans un salon qui ne me correspondait pas. » Sur les conseils de sa compagne, il devient micro entrepreneur. « J’étais déjà passé devant l’établissement Blessed Garden. Ils souhaitaient faire un salon de tatouage avec un box de barbier et suite à un désistement, on a décidé de travailler ensemble », explique-t-il. Indépendant, Hugo Bacci ne loue que les locaux, « ça me permet de travailler ailleurs quand je le souhaite ».
C’est une vidéo d’un groupe de Canadiens coiffant gratuitement des sans-abris qui lui donne envie « de consacrer un peu de [son] temps pour eux ». Il contacte l’association DAL 31 pour concrétiser son idée. « Cette fois encore, tout s’est enchaîné très vite », précise-t-il. Un appel aux dons matériels a permis de récupérer des serviettes et des peignoirs amochés, non utilisés dans les salons. « La première session de coupe gratuite a débuté en mars, et il y en aura deux par mois », conclut-il.
La rédaction
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