Ce 19 mai 2021 a lieu la réouverture progressive de certains commerces, lieux culturels et salles de spectacle, ainsi que le décalage du couvre-feu à 21h. Des artistes de la Ville rose livrent au Journal Toulousain leurs messages de déconfinement et leurs actualités.
Pour la show girl, DJette, performeuse plasticienne, clownesque habillée (et souvent déshabillée), “le déconfinement arrive à grands pas, avec une météo émotionnelle assez riche en sensations. Il suscite en moi une grande joie, mais aussi une certaine appréhension. Durant ces longs mois, j’ai ressenti des moments de doute, de perte de confiance, et un cruel manque de la scène et du spectacle. Mais nous arrivons enfin à voir la lumière au bout de ce tunnel apocalyptique de la Covida. Tous les projets en gestation vont enfin voir le jour”.
“Nous, artistes « Indispensables », allons revenir fouler les planches des lieux de fêtes, bars, cabarets … Nous allons enfin pouvoir retrouver le public, et faire ce que nous savons le mieux faire : mettre des paillettes dans vos vies”.
Adepte du “Gender fuck, du cabaret et de l’art décalé”, Mika Rambar se produira au Kalinka, à Saint-Cyprien à Toulouse, le 6 juin avec le spectacle « Dominicalement Votre » co-organisé avec Bellabonna et Stéphane Lafage. Tout l’été, d’autres dates et évènements seront programmés au cabaret Kalinka, à la Maison du Saula, au Château Garrigue.
Retrouvez l’univers et les actus de Mika Rambar sur Instagram : Mikaa_Rambar ; et sur la page Facebook de l’artiste.
“La vie ce n’est absolument pas quelque chose de sérieux, si ça l’avait été, cela ferait bien longtemps que nous ne serions plus là pour en parler. La vie sans joie de vivre n’a aucun sens et la joie de vivre, c’est ces petites choses futiles qui, exposées devant un tribunal ne feront jamais le poids face à ce qui est considéré comme sérieux. Il n’y a aucun sens à se retrouver à quatre ou cinq avec des cordes et des peaux tendus sur du bois ou à souffler dans des tuyaux pour faire de la musique. Il n’y a aucun sens à avoir envie de boire des verres dans un bar ou en terrasse. Pourtant qu’est-ce que ça rend heureux ! Alors n’en déplaise à ces messieurs sérieux en costume qui ont décidé pour nous ce qui était nécessaire ou ne l’était pas, décidant qu’il était moins dangereux de prendre le métro ou d’aller au centre commercial que de visiter un musée ou d’aller dans une librairie.
À ces messieurs qui savent mieux que nous je veux dire non, vos mesures absurdes ne peuvent pas être acceptables. Nous avons tous usé nos fonds de culottes sur les bancs d’école assez longtemps pour apprendre la logique bien rationnelle à la française, aussi, il est impossible d’accepter le bien-fondé de l’interdiction pour cause sanitaire de la musique jouée à la maison qui s’entend depuis la rue ! Ni même celle de se promener au bord de la mer, en forêt ou au bord d’un fleuve, la liste est bien trop longue. Aussi, à la réouverture des terrasses, je trinquerai messieurs à votre santé mentale en espérant que celle-ci aille sur la voie de la guérison afin que nous n’assistions plus jamais à une expression aussi probante de votre folie ! Je tiens aussi ici à saluer l’absence quasi totale de contre-pouvoir qui aurait permis, s’il existait, de proposer des solutions rationnelles à vos directives empreintes de défaillance mentale. Non, on ne protège pas la santé des gens en leur ôtant toutes réjouissances ! Vive la vie, vive les terrasses, vive la musique qui s’entend depuis la rue et vive la joie de vivre en espérant que celle-ci ne soit jamais plus séquestrée !”
“Le 17 mars 2020, la sentence est tombée comme un couperet, «Nous sommes en guerre » et ainsi confinés, comme des véritables moutons tous droits sortis d’un autre temps… Quelques heures plus tard, bien décidé à marquer le coup, mon groupe Facebook de partage de l’Art « Confin’Art » voit le jour. Des milliers d’artistes du monde entier y apportent leur touche artistique en cette période maussade. Des synergies se créent et avec l’association « Acalmia » nous parvenons à organiser un festival en ligne en mai, puis deux autres avec la présence d’artistes. Les sourires reviennent. L’art est de nouveau exposé et chanté à Toulouse et Ramonville. Mais quelques jours plus tard, une nouvelle punition nous tombe dessus : le deuxième confinement. Après plusieurs mois à sombrer dans l’oubli, les artistes ont voulu prendre la parole, avec des actions pleines de sens et très impactantes, en occupant notamment des centaines de théâtres. A côté de ça, les Français ont pu aller dépenser leurs deniers économisés pendant des mois à Primark, à la FNAC ou au Macdo… Mais par contre, pas question d’avoir pu aller se faire une toile, ou découvrir une toile au musée… Mais désormais, la Culture va pouvoir reprendre petit à petit après 428 jours de confinement !”
“Est-ce trop tôt ou est-ce trop tard pour rouvrir les lieux culturels? Les avis sont mitigés. Certains diront que c’est trop tôt car le virus et ses variants continuent d’essaimer leurs microbes. D’autres diront qu’il y en a marre et qu’il faut au contraire reprendre notre vie d’avant. Je suis plutôt dans ce deuxième cas. Nous avons été privés pendant trop longtemps de la culture, qui est pour moi plus qu’essentielle. Les théâtres, les cinémas, les musées et autres lieux culturels et artistiques ont plus que besoin de nous. Nous avons à nouveau besoin de rêver et de nous évader grâce à l’Art et grâce aux Cultures ! J’ai hâte de pouvoir faire redécouvrir mon exposition photo « Architextures » qui a stagné pendant des mois à l’ Espace Musical 25 ! Nous sommes impatients de pouvoir vous faire voyager, en partenariat avec le Festival FReDD, dans des oeuvres cinématographiques sur la transition écologique dans notre Tiers-Lieu culturel « C.I.E.L » sur l’île du Ramier dès cet été ! La Culture reprend ses droits petit à petit. Pourvu que ça dure…”
Retrouvez Maxime Pouyanne sur son site Instagram.
“La réouverture des lieux de culture est un événement d’une importance capitale pour les artistes, qui depuis des mois ont tout fait pour tenir bon. Ce sera l’occasion de présenter un travail particulier, créé pendant un espace temps inédit. Moins de passage, c’est bien sûr une plus grande concentration, la pandémie a été aussi une source d’inspiration où la fragilité de la vie est mise en lumière”.
Pour la réouverture des lieux culturels, Sébastien Langloÿs a préparé la présentation de son nouveau projet, hommage à Jean de La Fontaine dont on fêtera les 400 ans le 8 juillet prochain. “La sculpture est déjà visible dans mon atelier au 31 rue des polinaires, à Toulouse. Vous pouvez assister aux derniers coups d’ébauchoir et même participer au projet ! Rendez-vous à l’atelier du mardi au samedi, de 10h à 18h”.
La danseuse flamenca Eva Luisa et la guitariste Lydie Fuerte travaillent sur une création artistique autour de la force du féminin, entremêlant guitare et danse flamenco pour parler de la femme, son corps, sa liberté et ses désirs…
Dans le contexte de la pandémie, le spectacle Luz, qui signifie “lumière” en espagnol, “évoque cette petite flamme intérieure, parfois bien cachée, qui nous guide, nous porte et nous amène à rester au coeur du vivant. Vivre les joies, les épreuves, les combats, les traverser, les aimer pour au final se découvrir et se révéler à soi même, avec les autres…”
Le spectacle sera présenté le 4 juin 2021 au Chapeau Rouge de Toulouse.
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