DANCEFLOOR – L’association culturelle La Petite lance son dernier concept de fêtes engagées. Le “Girls don’t cry manifeste” ouvre ainsi sa première scène, samedi 3 février, à la DJ et productrice Emeraldia Ayakashi pour une soirée entre électro et hip-hop.
Emeraldia AyakashiCarte blanche a été donnée à l’association La Petite pour la programmation de l’une des soirées de la Semaine de la culture urbaine. Présenté par le Conseil départemental, l’événement se consacre aux arts de la rue actuels et ouvre pour la première fois, le Pavillon République situé au centre même du bâtiment de la collectivité, aux structures culturelles toulousaines.
L’occasion pour La Petite de lancer un nouveau concept de soirées, le Girls don’t cry manifeste. L’association défendant la création des femmes dans les différents milieux artistiques, l’équipe a naturellement choisi le thème de « la place de la femme dans les cultures urbaines, comme l’électro ou le rap. Le but est de faire passer un message militant au travers de la musique et de la danse », explique Anne-Lise Vinciguerra, chargée de développement de La Petite. Et la question mérite d’être soulevée car comme elle le rappelle « seules 20 % de femmes sont présentes sur les festivals électros et elles ne représentent que 8 % des DJs. »
Ainsi, pour sensibiliser le grand public à cette problématique, le Girls don’t cry manifeste s’organise en deux parties. L’une visant à amener une réflexion collective au travers d’une vidéo-conférence sur l’histoire du mouvement hip-hop et du rôle qu’y tiennent les femmes. « Nous voulons créer des fêtes engagées pour repolitiser le dancefloor et redonner aux musiques électroniques leur pouvoir de lutte et de transgression. Nous espérons faire comprendre au grand public qu’au-delà d’écouter ou de danser sur un son, il est pertinent de s’intéresser à tout ce qu’il y a derrière. L’électro et le rap par exemple sont des genres porteurs de messages militants, souvent politiques », précise Anne-Lise Vinciguerra. Le premier étant marqué par les luttes pour les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), le second pour les droits des Afro-Américains.
L’autre partie de soirée sera destinée elle à enflammer le dancefloor. « Une fois que les gens auront compris le message sous-jacent, ils ne danseront plus de la même manière. Mais le mot d’ordre reste la fête », commente la chargée de développement de La Petite. Et pour cela, Emeraldia Ayakashi sera derrière les platines pour assurer l’animation de la piste de danse. DJ, productrice, sound designeuse, beatmakeuse et co-fondatrice du site Madame Rap, elle présentera un set éclectique et débridé.
Sur le même principe, la Petite se projette d’ores et déjà sur la programmation de trois autres Girls don’t cry manifeste d’ici fin 2018. Si les prochains thèmes sont encore en réflexion, Anne-Lise Vinciguerra en donne un rapide aperçu : « L’expression artistique et militante de l’affiche aux réseaux sociaux, ou le pouvoir de transgression de la danse, sans oublier la corporalité et la culture queer. » Toujours dans l’idée de se réapproprier le dancefloor dans sa dimension festive, engagée et inclusive.
Infos pratiques :
Vidéo-conférence “La place des femmes dans le rap” de 16h30 à 18h.
Soirée animée par Emeraldia Ayakashi, de 20h30 à 23h.
Le 3 février au Pavillon République au Conseil départemental. Entrée gratuite.
Emeraldia Ayakashi et Éloise Bouton ont créé en août 2015 le blog Madame Rap. Premier média en France dédié aux femmes dans le hip-hop, il référence aujourd’hui plus de 1 000 rappeuses issues du monde entier et tente de les mettre en lumière via des interviews, des playlists et des mixtapes.
Madamerap.com
Commentaires