Eclectique. Rendez-vous devenu incontournable de la ville rose, les Siestes Electroniques retrouvent les jardins de Compans-Caffarelli, du 25 au 28 juin.
Par Simon Pialat
Né sur les bords de la Garonne, le festival fait depuis longtemps partie intégrante du paysage toulousain. Dédié aux cultures émergentes, il s’est d’abord consacré pour sa première édition, en 2002, à un genre désormais connu du grand public. «Siestes Electroniques est une forme d’oxymore car le mot ‘siestes’ renvoyait à l’idée de repos et l’électro était à l’inverse considéré comme un genre nocturne et bruyant. On voulait donc instaurer une manifestation le jour, et montrer que l’on pouvait aussi l’écouter d’une manière plus apaisée», explique la chargée de communication du festival Jeanne-Sophie Fort. Aujourd’hui beaucoup plus éclectique, l’événement s’est développé au fil des éditions et touche un large public. Cette année, il célèbrera sa 14ème édition. Depuis 5 ans, il est également décliné à Paris, et se tiendra tous les dimanches de juillet et le premier du mois d’août, sur le théâtre de verdure du musée du Quai Branly. Dans la capitale, l’événement est ouvert au public dans l’enceinte d’un musée réputé pour être le premier au monde dédié aux cultures non occidentales. Il accueille environ 10 000 visiteurs chaque année. Durant les quatre jours de festivités à Toulouse, ce nombre est multiplié par deux, du fait que l’emplacement ne pose aucune contrainte en termes de limitation d’accès. Toujours organisé dans un cadre naturel, sa formule est la même d’années en années : ouverture, détente en plein air et gratuité. Etat d’esprit désormais ancré dans l’identité des Siestes Electroniques.
« L’histoire nous a montré que notre directeur artistique s’est rarement trompé »
Ces dernières se sont aussi fait remarquer à l’étranger, lors d’éditions précédentes. Pour les organisateurs, l’objectif ne consiste pas à imposer un genre musical quelconque aux pays hôtes. C’est au contraire la culture locale qui pèse sur la programmation du festival. Cette dernière sera d’ailleurs inconnue à Toulouse, grande spécificité de cette édition 2015. L’équipe en charge des Siestes Electroniques avance, pour raison principale, une relation de confiance réciproque partagée avec le public. «On aime se mettre un peu en danger mais on essaie aussi de travailler de mieux en mieux. L’histoire nous a montré que notre directeur artistique s’est rarement trompé», souligne Jeanne-Sophie Fort. Pas de communication sur la programmation toulousaine, donc, et pas de tête d’affiche non plus, afin de «mettre l’ensemble des artistes sur le même piédestal». Musicalement parlant, les influences sont nombreuses avec généralement la venue d’artistes polonais, singapouriens, et étasuniens notamment. D’ailleurs, les Siestes Electroniques figurent parmi les membres du réseau ICAS (International cities of advanced sound), qui s’invitent mutuellement dans leur pays d’origine. L’occasion de découvrir des artistes émergents qui deviendront peut-être des pointures. D’éventuelles évolutions concernant le festival sont aussi en pourparlers et encore tenues secrètes. En revanche, un projet d’édition autour de la revue ‘‘Audimat’’ est en cours, tout comme l’émergence d’une émission de radio.
Projet SHAPE : renforcer la circulation des artistes dans l’U.E
Les Siestes Electroniques sont fières de participer à une nouvelle initiative, cofinancée par le programme Europe Créative de l’Union Européenne. Il s’agit du projet SHAPE, qui regroupe 16 organisations membres du réseau ICAS, visant à renforcer l’offre culturelle en Europe. L’équipe en charge du festival a réussi à développer son propre réseau au fil du temps, et donner de plus en plus d’ampleur à celui-ci.
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