Modulable. L’association Bajo El Mar vient de reprendre la programmation du Phare, à Tournefeuille. Portée par Julie Luga et Lisa Sanni-Rodrigo, la salle de concert devrait s’ouvrir à de nouveaux horizons musicaux.
Elles sont jeunes, dynamiques et mordues de développement culturel. Leur objectif : que le Phare projette sa lumière sur une large palette de projets artistiques. « On sort un peu du cadre de la musique. Lisa vient du milieu du théâtre, moi de celui des arts. Mais nous voulons remettre le Phare au cœur de l’actualité des musiques actuelles », explique Julie Luga, qui souhaite porter le projet du duo féminin avec ouverture d’esprit.
Les années précédentes, le Phare proposait une programmation essentiellement rock et électro, plutôt destinée à un public de jeunes adultes. Bajo El Mar souhaite l’ouvrir à un panel beaucoup plus large, de 10 à 60 ans. « Dans ‘’musiques actuelles’’ on peut intégrer tous les styles sauf le classique, même le jazz et les musiques du monde. Nous aimons beaucoup le Hip Hop, mais nous programmerons de tout».
Intermédiaire entre le Zénith et le Bikini, la salle de concert peut accueillir jusqu’à 3500 personnes. Elle se destine à accueillir des artistes professionnels en tournée. « À la différence de ces deux salles, qui ne font que de la diffusion, nous sommes un lieu de travail et d’expression avec des équipes de production et des techniciens ».
« Nous allons ouvrir la salle aux sourds et muets »
L’association Bajo El Mar travaille sur des projets d’ouverture à des publics auxquels l’accès à la culture est difficile. Lisa Luga souhaiterait que la programmation du Phare intègre aussi ces problématiques : « Nous allons ouvrir la salle aux sourds et muets, notamment par la mise en place de chants signés lors des concerts. Il nous faut équiper la salle de matériel un peu spécialisé. » Le nouveau Phare donne la possibilité à toutes les actions pertinentes d’avoir un lieu d’expression. Encouragement à faire la fête sans alcool, à offrir des boissons soft au conducteur qui ne boit pas… De nombreuses initiatives sont en gestation. Y compris hors du champ musical stricto sensu. « J’ai vraiment envie de faire du grand espace d’entrée un lieu d’exposition, qui pourrait mettre en avant les arts plastiques », confie Julie.
Cette nouvelle utilisation de l’espace devrait aller au-delà des animations annexes. « Nous considérons la salle comme un ensemble d’outils, dont on peut se servir de manière totalement libre. L’idéal serait d’en faire un espace entièrement modulable ». Par exemple, pour la soirée Hip Hop du 22 avril, la salle devrait se transformer en un véritable ring sur 360°. « Nous voudrions également utiliser en journée les studios de répétitions loués le soir à des amateurs. Ils pourraient être utiles aux groupes professionnels qui viennent jouer au Phare », ajoute Julie Luga.
Bajo El Mar a 3 ans pour mener à bien son projet et aller au bout de ses objectifs. « Si on y parvient, on pourra rester ! ». Le challenge musical est lancé.
Quelques dates sont déjà prévues pour 2016. Le 14 avril, le phare accueillera le jazzman Michel Jonasz. Le 22 avril, place au Hip-Hop avec une soirée de battle féminin international.
Lucy Charpie
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
Voir les publications de l'auteur
Commentaires