ANTI-CLICHES. Touristes et surtout habitants sont de plus en plus nombreux à découvrir Toulouse autrement, loin de l’image de carte postale. La ville Rose se visite désormais à travers le graffiti, l’art contemporain ou l’architecture du quartier du Mirail ou de la Reynerie. Suivez le guide !
//Par Maylis Jean-Préau
Crédits : mirabiliartRue Gramat, à Arnaud Bernard. Une quinzaine de visiteurs s’arrêtent face aux nombreux tags qui ornent la ruelle. Dans cette artère qu’ils traversaient auparavant à la hâte, les Toulousains prennent le temps de découvrir cet impressionnant projet de fresque graffiti initié en 1997. Le mois prochain, les guides de l’association La Gargouille, qui organisent cette visite, entraîneront les participants dans d’autres randonnées urbaines au départ du Mirail, d’Empalot ou de La Fourguette. « Depuis 15 ans, nous avons créé 18 circuits pour découvrir le patrimoine passé et présent de quartiers où personne ne penserait à venir faire une visite ! » explique Catherine Beauville de La Gargouille. Ces parcours mettent en avant l’art et l’architecture visibles dans l’espace urbain. Ils dévoilent aussi l’histoire de quartiers souvent méconnus. « Peu de gens savent qu’il y a un incroyable parc à la Reynerie par exemple ! » poursuit Catherine Beauville. « Dans nos visites, nous racontons ce qu’il y avait avant les immeubles, nous montrons les traces des douves médiévales au milieu de la cité, et nous parlons de ce qui se fait aujourd’hui, notamment en matière d’art. »
Depuis quelques années, à l’image des randonnées de la Gargouille, de plus en plus de visites hors des sentiers battus sont organisées à Toulouse. « Les habitants ont l’habitude d’explorer la ville d’une certaine façon, avec les journées du patrimoine par exemple, ils vont voir le Capitole, les musées… », explique Josépha Guiteau. « Alors, pour ne pas être redondants, nous avons eu envie de proposer quelque chose de différent. » Avec d’autres étudiants en histoire de l’art, elle a créé l’association Mirabili’art en 2014. Leur mission ? Organiser des visites originales qui s’intéressent à des pans méconnus du patrimoine. Les guides de Mirabili’art se sont ainsi arrêtés sous la verrière d’un magasin rue de Metz pour parler de l’architecture Art Déco, ils se sont baladés vers le Pont des Demoiselles pour causer street art et ont redécouvert Toulouse à travers ses monuments aux morts.
Le centre d’art, le BBB, s’est également emparé de la tendance. Son parcours “Art dans l’espace public” ne commence pas au musée des Abattoirs mais au carré de la Maourine à Borderouge. L’art contemporain est le fil rouge de cette visite qui s’attarde d’abord devant les photographies d’Alain Bernardini, une commande publique d’images affichées sur le carré et renouvelées tous les six mois. Suit un parcours artistique emmenant les visiteurs, souvent des habitants des quartiers Nord, non pas dans des lieux culturels mais dans la rue ou le métro. Devant La Voie lactée de la station Carmes ou sur les allées Jules Guesde, face à la sculpture Giant Figure, les participants apprennent à porter un autre regard sur Toulouse.
Infos pratiques
Parcours Art dans l’espace public du BBB, le 20 avril à 17h, 4€, inscriptions sur mediations@lebbb.org. Visite avec Mirabili’art, le 28 avril à 14h30, 5€, plus d’information sur http://mirabiliart.fr
Tout au long de l’été, l’association La Gargouille organise Les Idées lumineuses. Ce festival, parrainé par Magyd Cherfi, prend la forme de ballades artistiques autour du patrimoine de différents quartiers. Chaque vendredi, en juillet et août, des parcours sont élaborés avec la participation d’habitants et d’artistes (comédiens, musiciens). Le château de la Reynerie et son parc seront investis pour l’événement.
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