INSPIRATION. À l’occasion des 40 ans du Centre Pompidou de Paris, ce partenaire historique du musée des Abattoirs lui a prêté de nombreuses œuvres permettant de présenter à Toulouse, jusqu’au 28 mai, une exposition inédite “Autour du Nouveau réalisme”. Immersion dans un courant artistique né en 1960.
©Museum Tinguely BâleL’art moderne et contemporain, une spécialité partagée par le Centre Pompidou et le musée des Abattoirs à Toulouse. Pour les 40 printemps de la création du premier, le second s’est joint à la fête et fait partie de la programmation exceptionnelle d’une série d’événements à travers toute la France. Ainsi, Serge Lasvignes, président du musée parisien, « convie tous les publics à vivre et partager l’originalité du Centre Pompidou. » Pour cela, une quinzaine d’œuvres ont été prêtées aux Abattoirs pour alimenter une exposition inédite, visible jusqu’au 28 mai.
Organisée sur le thème du Nouveau réalisme, courant artistique proposant « un recyclage poétique du réel urbain, industriel et publicitaire », l’exposition se déploie sous forme d’un parcours traversant les grandes salles du rez-de-chaussée des Abattoirs. Tour à tour, au fil du chemin tracé, se succèdent des films d’époque démontrant, via l’aspect engagé des œuvres, l’ancrage des Nouveaux Réalistes dans l’espace public. Mais aussi des œuvres uniques d’artistes appartenant à ce courant, puisant leur inspiration dans les objets de quotidien des années 1960. Les visiteurs pourront ainsi observer les accumulations et destructions d’Arman, les compressions et expansions de César, les décollages et lacérations d’affiches de Hains et Dufrêne, les monochromes de Klein, les assemblages et détournements de Raysse, ou les sculptures en mouvement de Tinquely. Des œuvres emblématiques du Nouveau Réalisme qui permettent d’appréhender « cette approche contemporaine de la perception du réel. »
Dans un même temps, la part belle est faite à Daniel Spoerri, l’un des précurseurs du mouvement. Les Abattoirs lui ont donné carte blanche. Artiste reconnu, réputé pour collectionner les restes de dîner et d’autres objets qu’il détourne, il présente ici un cabinet des curiosités intitulé “Les Dadas des deux Daniel”. Une référence au marchand d’art Daniel Cordier dont il mêle les quelques pièces à ses célèbres “tableaux-pièges” : des objets de la vie de tous les jours collés sur un support qu’il redresse à la verticale.
Et pour clôturer ce voyage initiatique, Les Abattoirs ont invité plusieurs artistes contemporains se positionnant en écho. Parmi eux, Joël Andrianomearisoa qui, « sur un mode intimiste, nous invite à le suivre dans les différents lieux du musée, du restaurant à la librairie, en passant par les cours et même les rues de la ville, donnant un sens et des mots aux espaces oubliés des Abattoirs », explique la communication du lieu.
Le + de la rédaction
Le Nouveau réalisme, qu’es aquo ?
En octobre 1960, Pierre Restany, un critique d’art, réunit des artistes tels Arman, César, François Dufrêne, Raymond Hains, et Yves Klein. Ils sont bientôt rejoints dans les manifestations collectives du mouvement par Niki de Saint Phalle, Gérard Deschamps, Christo et Mimmo Rotella. Ce groupe propose une alternative à la vague abstraite de l’après-guerre et devient rapidement un courant majeur de la scène française et européenne dans un contexte international de remise en cause des formes classiques de l’art.
Infos pratiques :
“Autour du nouveau réalisme”, jusqu’au 28 mai 2017, au musée des Abattoirs, 76 allées Charles-de-Fitte à Toulouse. Entrée 7€. Renseignements : 05 62 48 58 00
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