ARCHIVE – Protégé du périphérique par une rangée d’arbres, un bâtiment bien mystérieux se dresse au 24 chemin de la Cépière. Un carré de béton sur lequel est posée une tour, qui domine les environs. Quelle utilité recouvre aujourd’hui cet étrange édifice ? – Gabriel Haurillon
À la sortie du lycée Rive-Gauche, les élèves aperçoivent au loin le point culminant du quartier.
« Je crois que c’est un truc militaire. Mais vas-y, réponds toi, il est juste à côté de ta maison le bâtiment chelou », intime Pauline à son voisin. « C’est le siège de France 3, mais c’est vrai qu’il y a un truc pour les hélicoptères et tout. Il y a peut-être autre chose », lui rétorque Clément, son camarade.
L’immeuble, lové au bout d’une route sans issue, a de quoi intriguer. À l’entrée déjà, il faut montrer patte blanche. Un premier portail est surveillé jour et nuit par un gardien qui note les plaques de quiconque le franchit. Un badge est nécessaire pour pénétrer dans le bâtiment : « J’ai l’impression de travailler dans un blockhaus. Tout est en béton armé, on dirait qu’il est conçu pour résister à une attaque nucléaire ! » décrit Christophe Neidhardt. Le journaliste de France 3 ajoute ne pas connaître l’utilité de la tour.
La chaîne régionale servirait-elle de couverture au gouvernement pour masquer des activités occultes ? Pour en avoir le cœur net, il faut s’enfoncer encore dans les méandres du lieu. « Un vrai labyrinthe », prévient Christophe Neidhardt. De longs couloirs moquettés de gris et sans fenêtres serpentent entre les studios, la régie et les salles de montage. Les coulisses du grand studio révèlent une piste : « Il y a un monte-charge, il permet de déplacer le matériel lourd dans le bâtiment, mais il s’arrête au deuxième étage », explique Jean-Pierre Duntze, journaliste-caméraman.
Le bouton qui mène au 3e étage, celui de la tour, nécessite une clé. On nous cache quelque chose ? « En fait plus personne ne va là-haut, ça n’a pas grand intérêt, mais la clé est accessible à l’accueil », confie Jean-Pierre Duntze. De temps en temps, les journalistes y montent faire des images d’avion.
La tour de 30 mètres de haut a bien eu son utilité à une époque. Le bâtiment de 13 000 m² est construit entre 1969 et 1972 pour héberger la maison toulousaine de l’ORTF, l’ancêtre commun de France Télévision et Radio France. « C’est l’arrivée de la troisième chaîne dans la région Midi-Pyrénées », explique une vidéo de l’INA du 31 octobre 1973. Les paraboles ont aujourd’hui déserté la tour. Seul persiste un entrelacs d’antenne-râteau. Elles servent à vérifier que la chaîne reçoit bien son propre signal.
La rédaction
Le Journal toulousain est un média de solutions hebdomadaire régional, édité par la Scop News Medias 3.1 qui, à travers un dossier, développe les actualités et initiatives dans la région toulousaine. Il est le premier hebdomadaire à s'être lancé dans le journalisme de solutions en mars 2017.
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Commentaires
Nicolas Gatineau le 12/11/2024 à 17:24
Il y a une règle de sécurité pour les Immeubles de Grande Hauteur : Deux IGH ne peuvent avoir le même nom dans la même agglomération et un IGH ne change jamais de nom. C'est pour que les pompiers puissent intervenir au plus vite sans confusion. La tour ORTF s'appellera donc toujours ORTF même si l'ORTF n'existe plus depuis le 31 décembre 1974.