Du 30 janvier au 3 février, le Metronum fête ses cinq ans avec une programmation-fleuve, fidèle à l’éclectisme du lieu. L’occasion aussi de dresser le bilan de cet équipement du quartier Borderouge pensé pour être bien plus qu’une salle de concert.
C’était un double pari d’envergure. D’abord implanter une salle de concert dans le quartier de Borderouge à peine sorti de terre. Et surtout, faire de cet équipement un véritable tiers-lieu de la musique ouvert aussi bien aux professionnels qu’aux amateurs ou aux associations. Car le Metronum cultive une autre spécificité, celle d’être l’une des rares scènes de cette taille en France à être en régie municipale directe.
C’est peu dire qu’avec ses ambitions affichées, l’endroit a suscité des attentes dans le milieu culturel. Si certaines critiques visent encore le manque d’identité du lieu et la visibilité de sa programmation, « cinq ans, c’est peu », rappelle Hervé Bordier, le directeur artistique du Metronum, en préambule des célébrations de ce nouvel anniversaire, prévu du 30 janvier au 3 février.
Avant les festivités, l’heure est au bilan. Et force est de constater que les chiffres témoignent d’une dynamique certaine. En cinq ans d’existence, le Metronum a accueilli 460 concerts et 1 072 groupes et artistes, dont 389 originaires de Toulouse et d’Occitanie. Des événements auxquels plus de 175 000 spectateurs ont assisté. Mais au-delà de la diffusion, l’équipement municipal est aussi un « outil de travail et de création inédit en France, organisé en fonction des besoins de l’ensemble de la filière des musiques actuelles », décrypte Hervé Bordier.
Côté coulisses, 106 résidences d’artistes comme Big Flo & Oli, Zebda ou Dick Annegarn, 376 rendez-vous individuels à l’espace ressource, 2 134 participants aux conférences dédiées aux professionnels et 617 heures de location de studios de répétition ont ainsi animé la vie du lieu durant ces cinq dernières années. Le cluster culturel Ma Sphère, lui, accueille sur place une dizaine d’entreprises et d’associations qui œuvrent pour la structuration et le développement économique du secteur. « Ces cinq ans clôturent une première aventure réussie et, à l’aube des cinq prochaines années, nous souhaitons écrire une nouvelle page de l’histoire musicale à Toulouse », lance Hervé Bordier.
D’ici là, ce sont cinq jours de fête qui attendent les spectateurs pour souffler dignement les bougies. Baptisé l’An V, l’événement a été conçu pour refléter l’esprit des lieux : une bonne dose d’éclectisme avec un large panel de styles et de nombreuses coopérations avec des acteurs culturels locaux comme l’école Music’Halle. À l’image de Denfima, jeune rappeur toulousain à l’humour tranchant, qui ouvrira les festivités, la programmation accorde aussi une place prépondérante aux artistes émergents. Parmi les noms également à l’affiche (Léonie Pernet, Mucho Bizarre, Princess Thailand, Cannibale, Brendan Perry, Inuït…) figurent peut-être les futurs Christine and The Queens, Eddy de Pretto, Juliette Armanet ou Moriarty, qui ont tous déjà foulé la scène du Metronum.
Du 30 janvier au 3 février, 2 rond-point Madame de Mondonville, 31200 Toulouse, metronum.toulouse.fr
Le Metronum ouvre ses portes
Dimanche 3 février à partir de 11 h, la salle ouvre ses portes pour faire découvrir son histoire et son fonctionnement. Deux visites guidées sont proposées (gratuit sur inscription) avant un concert des Wackids, un vrai groupe de rock muni d’instruments-jouets, pour rappeler que les enfants sont un public que le Metronum n’oublie pas.
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